Le Puy-en-Velay le 28 septembre 2021


Aux prêtres, diacres, animateurs en pastorale et salariés du diocèse,
Aux chefs d’établissements catholiques,
Aux Communautés chrétiennes
A tous ceux et celles qui entendront ou liront ce communiqué,


Chers Amis,


Le 5 octobre prochain, la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église – CIASE – remettra son rapport à la Conférence des Évêques de France (CEF) et à la Conférence des Religieux et Religieuses de France (CORREF) qui sont à l’origine de la création de cette commission.
En effet c’est à leur demande que la CIASE a reçu mission en 2018, d’une part, de faire la lumière sur les violences et agressions sexuelles sur mineurs commises par des clercs et des religieux depuis les années 1950, d’autre part, d’évaluer les mesures prises depuis les années 2000, et de faire des préconisations pour l’avenir.
Une telle initiative est inédite. De la part de l’Église catholique de France, elle constitue une décision courageuse et nécessaire pour faire la lumière sur ces actes. La publication du rapport de la CIASE sera une épreuve de vérité, difficile et douloureuse pour tous ceux qui ont souffert et pour tous les fidèles, car il nous faudra accueillir des chiffres, des faits et des analyses dénonçant de nombreuses situations qui ont porté atteinte à l’intégrité tant physique, morale que spirituelle d’enfants et de jeunes. Il nous faudra accueillir humblement cette réalité.
A n’en pas douter, ce rapport nous appellera à poursuivre les mesures de prévention et de lutte contre la pédophilie. Là où nous sommes, il nous faut tout mettre en œuvre pour que l’Église devienne une « maison sûre » pour reprendre les mots du pape François.
Je pense de façon particulière aux personnes victimes pour qui la publication de ce rapport constitue une rude épreuve qui peut raviver bien des émotions et susciter beaucoup de désarroi, souvent aussi une colère bien difficile à apaiser.
Je voudrais aussi vous dire à vous, mes frères prêtres, combien je perçois que ce rapport et sa transcription dans les médias risquent d’être, une nouvelle fois, très blessants et douloureux. Je vous redis toute ma confiance dans l’exercice de votre ministère, et en particulier dans les initiatives que vous prendrez pour aider vos communautés à traverser cette étape difficile de notre vie ecclésiale. Je n’oublie pas ces communautés, spécialement les personnes en charge de la catéchèse et des aumôneries.
Je pense à vous, chefs d’établissements catholiques, ainsi qu’à ceux et celles qui œuvrent avec vous. Votre mission si précieuse d’éducateurs, mérite d’autant plus nos encouragements dans la période que nous traversons.
Dans une telle situation de crise, il est bon de pouvoir parler. Je vous invite à prendre des temps de paroles dans les ensembles paroissiaux ou les mouvements. En ce sens, les responsables du service de formation spirituelle et des mouvements tiendront à votre disposition une « base de données » avec des éléments qui puissent soutenir la réflexion. Vous pourrez donc les joindre à leurs adresses respectives*.
Je rappelle aussi que depuis 5 ans existe dans le diocèse une Cellule Ecoute qui continue à fonctionner et qui permet à toute personne victime de se manifester.
Que l’Esprit-Saint nous éclaire et nous accompagne sur ce chemin de purification, qu’Il nous aide à avancer dans la confiance pour poursuivre l’heureuse mission de l’évangélisation des jeunes qui nous sont confiés !


Père Emmanuel Dursapt, administrateur diocésain