Eglise d’Yssingeaux pour l’accueil des sœurs de la Congrégation de la Providence de Saint Paul de Kara au Togo.
Is 2,1-5 ; Ps 121 ; Rm 13,1-14a ; Mt 24, 37-44
En ce dimanche, nous accueillons ce nouveau temps liturgique qui nous conduira jusqu’à Noël. Mais ne nous trompons pas : l’Avent n’est pas seulement le temps avant Noël. Non, ce temps qui ouvre l’année liturgique nous invite à célébrer et à vivre la venue du Christ dans le monde et dans nos vies. Il nous prépare à tout ce que nous allons vivre dans l’année liturgique : la triple venue du Christ dans le temps, comme nous le proclamons à chaque messe après la Consécration. Le Christ est déjà venu dans notre monde, il a pris chair et s’est fait homme, il est mort et ressuscité : Christ est venu. Mais nous proclamons aussi que le Christ reviendra à la fin des temps dans sa gloire : Christ reviendra. Le Christ est venu, il viendra mais le Christ vient aussi aujourd’hui à notre rencontre, dans notre vie. Dans cette Eucharistie que nous célébrons, le Christ ressuscité se rend présent à nous dans le pain et le vin devenus son Corps et son Sang.
Christ est venu, Christ est vivant, Christ reviendra.
Si durant l’Avent, nous cheminons vers Noël, fête de la venue de Dieu dans notre chair – le Fils de Dieu qui naît dans notre monde – nous essayons de mieux prendre conscience que le Christ vient encore aujourd’hui pour naître dans les cœurs.
Ainsi, ce temps est un temps où nous devons éveiller – ou réveiller – notre vigilance. « L’heure est déjà venue de sortir de notre sommeil » « le Salut est plus proche de nous,… le jour est tout proche » nous dit saint Paul. Il s’agir d’accueillir aujourd’hui la venue du Christ dans nos vies, dans notre monde, dans nos communautés et, en ce jour, tout particulièrement en accueillant les sœurs de la Providence de Saint Paul.
Dans l’évangile, par trois fois, est souligné que nous ne savons pas quand le Christ vient, quand le Christ frappe à notre porte, quand il vient nous interpeller, quand il vient nous appeler : les gens ne se sont doutés de rien, avant le déluge ; le maitre de maison, lui aussi, ne s’est douté de rien, et le voleur est venu quand il ne l’attendait pas ; Quand vous n’y penserez pas le Fils de l’homme viendra.
De fait, Dieu prend toujours l’initiative, Dieu vient quand Il veut. Le Christ, comme sur le chemin d’Emmaüs, vient marcher aux cotés des disciples qui ne le reconnaissent pas. Il vient marcher avec nous, même si nous ne le reconnaissons pas tout de suite.
C’est pourquoi le Christ dit à ses disciples – et il insiste tout au long de l’évangile – : Veillez donc car vous ne savez pas quel jour le Seigneur vient ! Tenez-vous donc prêts vous aussi !
Le fait que nous ne sachions pas, que nous ne nous doutions de rien peut conduire à deux attitudes. Une première attitude est l’insouciance – le divertissement (Pascal) – où nous sommes pris par la vie du monde avec ses joies, ses peines et nous nous laissons porter par les évènements. L’autre attitude, à laquelle nous invite le Christ, même si nous ne savons pas quand le Seigneur vient : c’est la confiance, car il vient et il viendra comme il est déjà venu, il nous invite à la vigilance. Une vigilance qui est source de joie : quand on attend quelqu’un que l’on aime, on prépare déjà son cœur à sa venue.
La vigilance, la veille, l’attente, se conjuguent avec la confiance : nous nous rappelons les paroles de Jésus avant de quitter ses apôtres : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
Pour terminer, si cette vigilance, cette attente se vit dans notre propre existence, elle se vit également en Eglise, dans notre Communauté paroissiale. Désormais la venue du Christ parmi nous se fait à l’écoute des autres, à l’écoute de la Parole de Dieu partagée ensemble, dans la communauté rassemblée le dimanche, dans la rencontre du pauvre… Nous avons besoin des uns et des autres pour garder nos yeux et nos cœurs ouverts à la venue du Christ.
La venue de nos Sœurs togolaises va nous aider à acquérir ce regard nouveau. Avec leur expérience, leur foi, leur joie de vivre, leur témoignage, elles apportent à la communauté paroissiale un dynamisme nouveau. Dans la vie de l’Eglise, les religieux et les religieuses sont des veilleurs et, avec eux, nous apprenons à voir l’Époux – le Christ – venir à notre rencontre.
Chères Sœurs, par votre vie consacrée, vous allez veiller afin qu’ensemble nous nous tenions prêts pour accueillir le Christ dans la vie de la paroisse et de tous ceux et celles qu’Il met sur notre chemin. Nous rendons grâce à Dieu pour votre présence et nous vous souhaitons d’être pleinement heureuses à Yssingeaux !
+ Luc Crepy, évêque du Puy-en-Velay