Né à St Martin de Fugère le 11 octobre 1942, il fut ordonné le 29 juin 1968.
Nommé vicaire à La Chaise Dieu, il y restera jusqu’en 1973 où il sera vicaire à Saugues.
Nommé curé de Cerzat et St Privat du Dragon en 1974, il devint ensuite successivement curé de Champagnac-le-Vieux en 1981, de Paulhaguet en 1991 puis de Séaux-d’Allègre et Vernassal en 1996.
En 2003 lui est confié l’ensemble paroissial d’Allègre-Saint-Paulien, ensemble sur lequel il demeurera prêtre coopérateur à partir de 2005.
Prêtre auxiliaire sur place en 2010 , il était retraité depuis 2014. Il est entré dans la paix de Dieu ce samedi 30 décembre 2023.
Ses obsèques ont été célébrées à Saint-Martin-de-Fugère jeudi 4 janvier 2024.
Mot de présentation par le Père Daniel Savelon
Frères et sœurs, chers amis,
C’est dans l’église de son baptême et de son enfance que nous accueillons ce soir notre frère Julien Sigaud qui vient de quitter cette terre.
Julien est né le 11 octobre 1942, 2ème enfant d’une famille d’agriculteur au village d’Auteyrac de Saint-Martin de Fugères. Après le primaire Julien est scolarisé et pensionnaire au petit séminaire de la Chartreuse où il accomplira toute sa scolarité. C’est là que se constitue un groupe de jeunes où germe un désir de vocation : Julien, Antoine, André, Denis, Claude, Daniel. En 1961 Julien et ses amis entrent au Grand séminaire du Puy. Se joint au groupe : Pierre, Joseph, Simon, Jean et Claude, nous étions onze. Sept années d’études coupées par le service militaire.
C’est le 29 juin 1968 que Julien est ordonné prêtre avec ses amis en l’église Sainte-Thérèse du Val Vert par Mgr Jean Dozolme et le 7 juillet, dans la joie, il célébrera ici sa première messe. Après un premier été où il partage son temps avec sa famille à laquelle il était très attaché (tous les lundis il venait à Auteyrac) et aussi avec les jeunes prêtres ordonnés avec lui.
Arrive la première nomination : il est vicaire à la Chaise-Dieu en septembre 1968 jusqu’en 1973 puis vicaire à Saugues. En 1974 il est nommé curé à Cerzat et Saint-Privat-du-Dragon. Il y fera ses premières expériences de responsable de paroisse. Puis il devient curé de Champagnac-le-Vieux en 1981 et en 1991 il prend en charge la paroisse de Paulhaguet. À Paulhaguet, il se donne à fond et met toute son énergie à dynamiser sa paroisse et le pèlerinage de la Trinité.
Mais voilà que les soucis de santé liés à de gros problèmes de hanche l’handicapent dans son ministère. Alors il demande une paroisse plus petite : en 1996 il se retrouve curé de Céaux d’Allègre et Vernassal. La charge étant plus légère, il a le temps de rencontrer ses paroissiens pour mieux les connaître et partager leur vie. C’est alors que les choses se précipitent, en 2003, à la mort de son voisin le curé d’Allègre, on lui demande de prendre en charge cette paroisse, il réside alors à la cure d’Allègre-Saint-Paulien regroupant 12 clochers devenue depuis « l’Ensemble Paroissial Saint-Jean XXIII aux Sources de la Borne ».
En 2003, le curé de Saint-Paulien se retire et Julien vient habiter à Saint-Paulien et devient le curé de ce nouvel Ensemble Paroissial. Julien s’investit à fond, à son habitude, il organise les divers services de cette Ensemble Paroissial. Mais, là aussi, la santé ne suit pas. Il se voit diminué et il veut céder la place, il est déchargé de ses responsabilités en septembre 2005. Il reste sur place coopérateur habitant à Allègre. En 2010 il est auxiliaire, puis, en 2014 il se retire dans sa maison du Pinet à Céaux d’Allègre. Rattrapé par la maladie, il doit quitter sa maison et entre à l’Ehpad d’Allègre.
Ces dernières années sont difficiles, sa santé se détériore et l’isole, lui qui aimait les contacts. Épuisé, il s’éteint un samedi dernier 30 décembre.
Que le Seigneur dans sa miséricorde l’accueille et lui donne la paix.
Homélie par le Père Emmanuel Dursapt
La disparition de ceux que nous aimons a toujours les mêmes effets ; d’abord, elle nous renvoie à la fragilité de nos existences terrestres, cette finitude qui devrait nous permettre de relativiser bien des aspects de la vie (et en particulier de notre vie relationnelle)… Mais elle engendre aussi notre émotion, bien réelle, quoi que différente pour les uns et pour les autres. Parmi nous se trouvent des paroissiens et des amis du Père Sigaud, qui ont le souvenir d’un moment passé avec lui, d’une anecdote, d’un sourire silencieux… Parmi nous, des confrères prêtres qui partagent avec lui, la « complicité » du ministère de pasteurs, qui savent ce que c’est que d’accompagner le peuple de Dieu qui leur est confié en essayant de ressembler… un peu…au Christ Bon Pasteur… Parmi nous aussi, ses proches, ceux qui l’appelaient « Julien », « tonton » peut-être, et qui ont vécu avec lui des moments familiaux uniques, parfois depuis leur enfance. Si nous sommes en souffrance donc, c’est normal, c’est le signe que la vie partagée sur cette terre avec ses joies qui nous font du bien et ses peines portées ensemble, ce n’est pas rien ! Dieu a voulu que nous soyons incarnés au même moment, que nous soyons en relation avec lui, que nous fassions un « bout de chemin » avec lui, et finalement aujourd’hui, cela nous manque au point que, lorsque l’un des nôtres nous quitte, il y a une petite partie de nous-mêmes qui nous quitte aussi et qui se transforme en souvenir…
Mais justement, le souvenir peut aussi nous entraîner sur les empreintes que Dieu laisse dans une vie. Vous savez, Dieu passe dans la vie des hommes et nous pouvons Le suivre presqu’aussi facilement que nous suivons des traces laissées dans la neige. Alors en demandant aux proches de Julien avant-hier : « qu’allons-nous retenir de plus beau de lui ? », ils ont d’abord évoqué sa discrétion. Julien avait de la personnalité, mais il préférait se mettre à l’écart des honneurs ; son sens de la famille ensuite, au sein de laquelle il puisait un équilibre, lieu de ressourcement, de dialogue, de confiance ; enfin son cœur de pasteur : combien alors les paroles des lectures que nous entendions tout à l’heure prenaient vie ! le P. Sigaud allait voir tout le monde, en essayant d’éviter de faire acception de personnes et avec certainement une attention particulière aux plus fragiles : combien de fois est-il passé par la maison de retraite en quittant la famille ?.. Tout cela, bien entendu, avec ses limites personnelles, comme pour chacun et chacune d’entre nous, moi le premier !
C’est encore trop peu, me direz-vous, et vous aurez raison ! Si nous sommes réunis autour de Julien dans cette belle église de son baptême, c’est parce que pour nous, lui comme chacun de nos défunts, sont loin de n’être que des souvenirs. Le Christ est ressuscité d’entre les morts pour que, dans le Christ, tous ceux qui lui appartiennent reçoivent la vie. Autant dire que pour nous, Julien est certes devenu invisible à nos yeux, mais il n’est pas pour autant absent. Et cela, mes amis, c’est ce que nous appelons la communion des saints : nous la proclamons tous les dimanches, mais nous n’avons pas toujours conscience de la merveille qu’elle représente ; Pensez donc : croire que nos défunts ne sont pas du néant et ce, parce que le Christ s’est manifesté Vivant… Mais ça change tout !.. Alors, ayons la ferme Espérance que Julien est désormais présent autrement et nous aurons le cœur en paix.
Accompagnons-le de notre prière aujourd’hui et demain et qu’il reçoive en héritage l’éternité promise ! Amen