Il n’est jamais facile de parler de la mort, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un proche. C’est justement ce mot de « proche », que l’on utilise parfois au moment d’un décès, qui peut nous aider à évoquer le deuil. Sans s’en apercevoir, croyant ou non, ce simple mot nous dit que nos défunts demeurent proches de nous.

Au-delà de la mort, du vide creusé dans notre vie, de l’absence de l’être aimé, du silence qui s’instaure, nos proches sont là, présents. Malgré leur décès, ils semblent toujours dans « la pièce d’à côté ». La mort ne peut pas éteindre en nous cette intuition profonde que la personne disparue reste proche.

L’homme résiste à la mort, elle fait scandale dans sa vie, c’est pour cela que la souffrance est grande. Nous ne pouvons pas nous résoudre à cette disparition, cette perte de nous-même. C’est là que commence l’espérance chrétienne. L’homme sait au fond de lui-même, que nos morts ne nous quittent pas pour toujours même s’il ne sait pas comment l’exprimer. Le Christ nous donne des paroles pour dire l’indicible, pour conjuguer souffrance et espérance, pour passer de l’un à l’autre. L’espérance dépasse la souffrance. Espérer c’est continuer à vivre.

Devant le tombeau de son ami Lazare, Jésus pleure et dit à Marthe « Moi, je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

Par ses larmes et sa parole, Jésus nous fait entrer dans l’espérance en la Résurrection. Celui qui a connu et la mort et la Résurrection témoigne et nous pouvons avoir confiance dans son témoignage.

Mgr Yves Baumgarten
Évêque du Puy-en-Velay