Avec tous les évêques de France, Mgr Brincard a participé à la rencontre avec le saint-Père lors de son séjour à Lourdes pour le 150ème anniversaire des apparitions de la Vierge à Ste Bernadette. Il confie ses impressions à Claire Henrot de RCF-Le Puy
Quelle était le sens de la rencontre que les évêques de France ont eu avec la Saint-Père ?
Un encouragement, rendre grâce pour la route parcourue et de montrer aussi tout ce qui reste à parcourir.
Et c’est vrai qu’il y a encore beaucoup à faire. Certes, dans le passé il y a eu des insuffisances. Mais ce n’était pas la question : le chantier reste toujours ouvert, la moisson est toujours à récolter après avoir été semée, donc on est stimulé !
Le Saint-Père parle avec beaucoup de douceur, c’est ce qui me frappe. Il parle lentement, admirablement notre langue, mais c’est comme si les paroles pénétraient profondément le cœur. Tout le monde l’a remarqué. On ne se sent jamais, j’allais dire, mis en cause de manière négative. On se sent, justement encouragé, c’est le vrai mot.
Pourquoi ? Parce qu’il y a de l’affection, parce qu’il partage nos soucis, parce qu’il nous montre, avec sa grâce, une route que lui-même parcourt, il suffit de le voir pour le comprendre. Ce qui est frappant, c’est le contraste entre une certaine fragilité physique due en partie à son âge, et cette force intérieure toute de douceur et de clarté. Je souhaite vraiment à ceux qui n’ont pas encore eu la joie de le voir concrètement, d’avoir cette grâce, parce que c’est tout autre chose que certains comptes-rendus qui obligatoirement mettent un petit barrage entre nous et le Saint-Père.
A Lourdes, on sentait des jeunes très heureux et je dirai ceci : d’un côté, il y avait une qualité de silence dans leur cœur qui montrait qu’ils écoutaient, et de l’autre, et bien il y a, comme disait le Saint-Père, toute cette fraîcheur d’âme qui rafraîchit la nôtre.
Qu’est-ce que vous retiendrez, vous du discours du Pape ?
L’importance de l’union au Christ, que la foi chrétienne c’est un lien avec Jésus et que ce lien transforme notre cœur, et qu’ensuite, la mission, c’est justement de manifester à travers notre vie l’immense amour de Dieu pour les hommes.
Au-delà de ces paroles, il y a finalement tout l’Évangile et son mystère : nous sommes très aimé de Dieu et tous les hommes doivent le découvrir pour découvrir le chemin du bonheur.
Ensuite, que la liberté est un merveilleux don, mais qu’il y a besoin d’un cap, un peu comme sur un bateau : le cap permet au bateau d’avancer et la liberté a besoin de lumière, c’est-à-dire de découvrir le chemin par lequel les choix qu’elle va faire, rendent heureux. C’est un très bel hymne à la liberté, mais dans la lumière de l’amour
En effet, il est significatif que, lors de la première apparition à Bernadette, c’est par le signe de la Croix que Marie débute sa rencontre. Plus qu’un simple signe, c’est une initiation aux mystères de la foi que Bernadette reçoit de Marie. Le signe de la Croix est en quelque sorte la synthèse de notre foi, plus fort que nos faiblesses et nos péchés. La puissance de l’amour est plus forte que le mal qui nous menace. C’est ce mystère de l’universalité de l’amour de Dieu pour les hommes que Marie est venue rappeler ici, à Lourdes.
Homélie du Saint-Père de la messe du 14 septembre à Lourdes