Message de Mgr Brincard pour le Carême 2013.
Chers diocésains,
Au début du Carême, préparons-nous à fêter Pâques avec un cœur purifié. Source d’une espérance plus forte, un tel renouvellement passe par les chemins que nous montrent la Parole de Dieu, « une Lumière sur nos pas ». Cette Parole est donc un guide que nous voulons suivre.
« Jésus-Christ, hier et aujourd’hui est le même, il l’est pour l’éternité »
Fixons notre regard sur le Christ crucifié et glorifié car la foi chrétienne est avant tout une rencontre avec « Celui qui nous aime et nous a lavés de son sang ». Le christianisme n’est certes pas une idée qui dirigerait notre vie humaine. Il est bien plutôt un immense amour du Christ pour nous, amour transformant radicalement toute notre vie.
Au plan humain, nous faisons déjà l’expérience qu’aimer quelqu’un, c’est d’abord l’écouter. L’exigence de la prière découle de la nécessité d’écouter le Christ afin de marcher derrière lui d’un pas de plus en plus alerte. Ecouter le Christ, c’est, dans la foi, accueillir sa parole au plus profond de notre cœur. En définitive, la prière est d’abord le cœur qui écoute.
Profitons donc du temps du Carême pour intensifier notre prière et l’enrichir par une méditation de l’Evangile.
On entend parfois dire que la religion est « vieillotte », les jeunes diraient « ringarde ». C’est tout simplement oublier que l’amour du Christ est toujours actuel parce qu’il répond, et bien au-delà, aux aspirations les plus profondes du cœur humain. La réponse que le Christ attend de nous est aussi une réponse toujours nouvelle. Son amour est, en effet, un feu dévorant, un feu qui ne dit jamais : « assez » !
« Persévérons dans l’amour fraternel ».
Ainsi que nous le dit Benoît XVI dans son message de Carême, « Contemplation et action… doivent coexister et s’intégrer ». Telle la fontaine faisant déborder le bassin, la prière alimente et fortifie l’amour fraternel. C’est ainsi que nous aimons et servons le prochain avec un cœur plus grand que le nôtre, avec le cœur même du Sauveur du monde.
L’amour fraternel est plein de compassion. Aucune souffrance ne le laisse indifférent.
L’amour fraternel est juste car, sous son impulsion, nous veillons à ce que chacun reçoive ce qui est sien. En ce sens, le partage est un acte de justice.
N’ayant pas d’autre mesure que lui même, l’amour fraternel est surabondant. Nous donnons alors au prochain ce qui est nôtre. Ayons donc le souci de toujours pardonner à celui qui nous a offensés.
En ce Carême, la démarche Diaconia 2013 « qui fait son chemin dans nos secteurs, paroisses, communautés et mouvements » nous incite à mieux comprendre que « l’attitude principale qui distingue les chrétiens est l’amour fondé sur la foi et modelé par elle ».
J’invite les prêtres, les diacres, les religieux et les fidèles laïcs à renouveler leur élan dans la participation aux réflexions et aux activités que Diaconia 2013 nous propose alors qu’approche le grand rassemblement à Lourdes, en mai prochain.
Au cours de notre montée vers Pâques, nous sommes également invités à croître dans la charité, dans l’amour de Dieu et du prochain. Encouragé par l’Eglise de France, le CCFD, par ses initiatives, élargit les horizons de notre générosité au-delà de nos frontières. C’est pourquoi la collecte annuelle du CCFD doit retenir notre attention ainsi que les échanges et animations que le CCFD soutient et propose, notamment à l’occasion de la venue d’une partenaire africaine.
Chers diocésains,
Vous en conviendrez avec moi, nous avons bien besoin de forces nouvelles pour affronter les tempêtes qui, dans les temps à venir, mettront à rude épreuve la cohésion nationale. Cette cohésion a pour fondement solide le respect de la dignité de chaque être humain. C’est dire que cette dignité ne peut en aucun cas être soumise à l’arbitraire de lois reflétant des opinions fluctuantes et diverses. A présent, écoutons Benoît XVI : « Comment peut-on construire la paix, le développement intégral des peuples ou la sauvegarde même de l’environnement sans que soit défendu le droit des plus faibles à la vie, à commencer par les enfants à naître ? » Et le pape d’ajouter : « La structure naturelle du mariage doit être reconnue et promue, c’est-à-dire l’union entre un homme et une femme face aux tentatives de la rendre juridiquement équivalente à des formes radicalement différentes d’union qui, en réalité, la dénaturent et contribuent à la déstabiliser éclipsant son caractère particulier et son rôle social irremplaçable. Ces principes ne sont pas des vérités de foi… Ils sont inscrits dans la nature humaine elle-même, identifiables par la raison et donc communs à toute l’humanité. L’action de l’Eglise en faveur de leur promotion ne revêt donc pas un caractère confessionnel mais s’adresse à toutes les personnes, quelle que soit leur appartenance religieuse. Cette action est d’autant plus nécessaire que ces principes sont niés ou mal compris, car cela constitue une offense faite à la vérité de la personne humaine, une grave blessure infligée à la justice et à la paix ».
De telles paroles nous sortent enfin du brouhaha de propos fumeux. Elles fortifient donc notre espérance. Elles nous aident aussi à demeurer fidèles à notre conscience éclairée par une foi encourageant la raison humaine à développer ses possibilités.
Chers diocésains, « tout part de l’amour et aboutit à l’amour ». Puisse le temps du Carême nous aider à adorer Dieu sans partage et à avoir pour tous une vraie charité !
Le 11 février, en la fête de Notre Dame de Lourdes, le Saint-Père a annoncé en des termes émouvants qu’il renonçait au ministère d’évêque de Rome à partir du 28 février prochain.
Le Saint-Père a une place unique dans l’Église, et en même temps, Benoît XVI est un pape exceptionnel. Tout au long de son pontificat, il a montré une grande profondeur spirituelle, une intelligence lumineuse, sachant discerner dans notre époque ce qui est essentiel pour la vie chrétienne et ce qui est incompatible avec le respect de l’homme. Je voudrais exprimer mon admiration, mon affection très filiale et mon immense reconnaissance envers lui.
Benoît XVI est toujours resté un pape d’une grande humilité auquel la grâce du gouvernement n’a pas manqué. Le courage est une des caractéristiques de son pontificat. Rappelons-nous son attitude quand il a été élu pape. Il quitte sa charge avec les mêmes qualités qu’il a montrées dans l’acceptation et l’exercice de sa mission.
J’ai eu le bonheur de rencontrer Benoît XVI plusieurs fois en audiences privées. Il m’a souvent été demandé ce qui m’a frappé. J’ai répondu et je suis heureux de le redire aujourd’hui : « Le Saint-Père fait aimer l’Eglise. Sa bonté, la simplicité de son accueil, la pertinence des questions qu’il pose, la clarté de ses réponses alliant humilité et profondeur, stimulent le désir d’aimer plus et de servir mieux. »
Je présiderai une messe d’action de grâce pour le pontificat de Benoît XVI le jeudi 28 février, à 20h à la cathédrale Notre-Dame du Puy et j’invite tous les diocésains à prier tout particulièrement pendant ce Carême à l’intention de Benoît XVI et de son successeur sur le trône de Pierre.
+ Henri Brincard
Evêque du Puy-en-Velay
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