Mgr Crepy a promulgué le 16 mai 2015 des orientations pour l’année jubilaire 2016 dans le diocèse du Puy-en-Velay.

Une double année jubilaire dans le diocèse du Puy-en-Velay : vivre un temps de conversion, de renouveau et de joie !

Quand Dieu donne, il le fait largement, sans compter… telle sera, en 2016, la grâce du diocèse du Puy de célébrer deux jubilés : le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde avec toute l’Église universelle, annoncé le 11 avril dernier par le Pape François ; et le Jubilé – le Grand Pardon – de Notre-Dame du Puy, en cette même année où coïncideront la fête de l’Annonciation et le Vendredi Saint.

Puisse cette année 2016, toute particulière, constituer « un temps favorable pour l’Église, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace [1]» !

Depuis plusieurs mois, le diocèse du Puy s’apprête aux célébrations du 31° Jubilé de Notre-Dame du Puy[2], gardant en mémoire la belle expérience de 2005 où des milliers de pèlerins, de tous âges et de toutes origines, sont venus vivre la démarche jubilaire, accueillant en eux la miséricorde de Dieu, auprès de celle qui est Mère de la Miséricorde. Désormais, au-delà des terres d’Auvergne et du Velay, le Jubilé du Puy s’inscrit, pour la première fois de son histoire, dans un horizon beaucoup plus large : célébrer avec toute l’Église universelle ce temps de renouveau – cette Année Sainte – sous le signe de la Miséricorde. Loin d’entrer « en concurrence », les deux jubilés sont une chance et une grâce pour notre diocèse de vivre la dimension particulière et universelle de l’Église : chacun sera invité à contempler le mystère de la miséricorde, vécu très concrètement ici en Haute-Loire, mais aussi à s’unir à tous ceux et celles qui, de par le monde, « jettent un regard sincère sur le frère qu’ils rencontrent sur le chemin de la vie[3] ».

La venue d’un nouvel évêque, un certain nombre d’attentes et d’urgences pastorales pour l’avenir du diocèse du Puy, la situation sans cesse changeante de notre société et les questions actuelles, en de nombreux domaines, posées aux croyants… sont autant d’éléments pour susciter du neuf dans la vie de nos communautés, dans notre annonce de l’Évangile et dans le souci des plus pauvres. J’invite donc le diocèse du Puy à vivre ces jubilés comme un temps de conversion, de renouveau et de joie.

Une conversion personnelle et communautaire

Accueillir la miséricorde de Dieu, c’est déjà être en chemin de conversion. C’est déjà reconnaître en nous et dans nos communautés que seul l’amour de Dieu peut transformer nos vies… C’est nous reconnaître pécheurs, mais pécheurs pardonnés capables de laisser sur le chemin les pierres qui nous ont fait tomber pour marcher plus libres et plus audacieux. C’est aussi accueillir dans nos vies la force du sacrement de réconciliation qui nous remet debout et nous tourne vers le Père. « La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu à l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché. »[4] Très concrètement, nous pouvons faire nôtre le souhait du Pape François : « j’espère que toutes les communautés feront en sorte de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour avancer sur le chemin d’une conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont. »[5] Nous sommes appelés ensemble à vivre « une pastorale en conversion ».

Un renouveau au service de la Mission

« Chaque Église particulière est invitée à vivre cette Année Sainte comme un moment extraordinaire de grâce et de renouveau spirituel. »[6] Comme nous le voyons sans cesse au fil des pages des Actes des Apôtres, la nouveauté est, dans l’Église, fruit de l’Esprit Saint. Aussi le renouveau qu’offre le temps jubilaire passe par une écoute attentive de l’Esprit dans la vie de nos paroisses, mouvements et services du diocèse afin de mieux répondre aux exigences actuelles de la Mission : « Tout renouvellement dans l’Église doit avoir pour but la mission, afin de ne pas tomber dans le risque d’une Église centrée sur elle-même. »[7]. Nous sommes appelés ensemble à rendre missionnaires nos communautés et à trouver les structures ecclésiales aptes à favoriser un dynamisme évangélisateur.

Une joie vécue avec tous

« Pour être d’authentiques évangélisateurs, il convient de développer le goût spirituel d’être proche de la vie des gens, jusqu’à découvrir que c’est une source de joie supérieure. La Mission est une passion pour Jésus mais, en même temps elle est une passion pour son peuple.»[8] Le Jubilé s’inscrit dans la joie du pardon reçu, dans la joie de rechercher un monde plus juste car la miséricorde ne va pas sans la justice, dans la joie d’annoncer une Bonne Nouvelle à tous. Pour notre diocèse, comme pour toute l’Église, cette année 2016, sera aussi un temps de joie partagée dans la louange et l’action de grâce au cours des pèlerinages, des Journées Mondiales de la Jeunesse, des grandes célébrations qui marqueront, comme au Puy, tout ce temps jubilaire. Nous sommes appelés ensemble à communiquer la joie de l’Évangile à tous.

Dans cette dynamique de conversion, de renouveau et de joie, le diocèse se mettra en route à travers une démarche en trois étapes, proposée à tous :

1. Un temps de mission, qui pourrait être animé par un père lazariste, permettant à chaque communauté de s’interroger : qui sommes-nous ? Que faisons-nous aujourd’hui en Église et dans la société ? Que voulons-nous pour demain ? Ce temps de réflexion, d’approfondissement et peut-être de remise en question favorisera une meilleure prise de conscience de ce que nous vivons et voulons vivre dans les diverses réalités de notre vie de baptisé. Il permettra également de préparer l’étape suivante.

2. Une visite pastorale dans chaque ensemble ou secteur paroissial afin de me permettre, comme nouvel évêque, de connaître le diocèse avec ses forces et ses faiblesses, de partager avec tous les projets à mettre en œuvre et de repérer les priorités pastorales pour demain. Il est bon que le nouveau pasteur puisse rencontrer son « troupeau » pour discerner vers quels pâturages marcher…

3. Une démarche jubilaire auprès de Notre-Dame du Puy vécue en communautés et en diocèse, au cours de laquelle chacun pourra « entrer dans le grand mystère de la miséricorde de Dieu, en contemplant le visage du Christ. »[9] Comme les nombreux pèlerins venus d’ailleurs, nous gravirons les marches de la cathédrale pour recevoir la grâce de « l’indulgence du Père qui rejoint le pécheur pardonné à travers l’Épouse du Christ et le libère… »[10].

Que Notre Dame du Puy nous accompagne et que son Fils Jésus nous bénisse !

Au Puy-en-Velay, le 16 mai 2015


Luc Crepy
Evêque du Puy-en-Velay


Par mandement,
Jean-Loïc Ollu
Chancelier


[1] Pape François, Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, 2015, §3.

[2] La tradition date le premier jubilé en 992, mais c’est depuis 1407 que les jubilés ont été historiquement attestés.

[3] Pape François, idem, §2.

[4] Pape François, idem §2.

[5] Pape François, La joie de l’Évangile (Evangelii Gaudium), 2013, §25.

[6] Pape François, Bulle d’indiction… § 3.

[7] Jean-Paul II, cité par le pape François, La joie de l’Évangile, §27.

[8] Pape François, idem, § 268.

[9] Pape François, Bulle d’indiction… §25.

[10] Idem §22.