Ce titre peut paraître quelque peu provocateur pour le croyant car Dieu n’est pas là pour penser à la place de l’homme, et Dieu ne vient pas résoudre les questions que l’homme se pose… ce serait instrumentaliser Dieu. De même pour l’incroyant, la formule peut déranger car Dieu serait donc indispensable pour comprendre et pour penser… on peut penser sans Dieu… Cependant, pour « bien » penser, rien n’est de trop ! Dans ce grand débat pour penser l’homme et la femme, tous sont conviés. Les religions, modestement mais sûrement, peuvent apporter leur part de sagesse, d’expérience, de réflexion mais aussi d’engagement pour une plus grande humanisation de nos existences. Dans le contexte français de laïcité, l’Eglise catholique propose sa contribution – au nom de sa foi et de son engagement dans la société – aux grands problèmes de notre temps . La théologie peut prendre place – humblement mais sûrement – dans le service commun de l’homme et essayer de penser « avec Dieu ».
À l’occasion du synode des évêques sur la famille du 4 au 25 octobre, Mgr Crepy s’est exprimé le 7 octobre 2015.
Dieu pour penser l’homme et la femme… La relation homme-femme n’est pas étrangère à Dieu. « La théologie ose et peut apporter son concours. Certes son concours porte d’abord sur Dieu. Mais il porte aussi sur l’homme, dans la mesure où, pour une très grande part la théologie pense Dieu pour penser l’homme. Elle est une sorte d’anthropologie parce qu’elle pense l’homme à travers cette clé qu’elle appelle Dieu. Et ceci est tout particulièrement vrai en régime chrétien où, depuis l’Incarnation, il est devenu impossible à la foi de s’exprimer autrement qu’en voyant Dieu et l’homme comme intersignifiant. » Il est sans doute bon de penser l’homme – et la femme – à partir d’un autre lieu que lui-même. Ainsi la question de Dieu vient déplacer la question de l’homme. Et le théologien est amené à ne pas penser uniquement l’homme à partir de l’homme, même si c’est toujours un homme qui réfléchit avec d’autres ! Dans la recherche de repères et d’une quête de sens, mais aussi d’un regard critique, c’est ce qu’offre une réflexion théo-logique…