Intervention de Mgr Luc Crepy, à la fin de la célébration de son ordination épiscopale le 12 avril 2015.

Chers Amis,

Je voudrais d’abord vous associer à ce qui fait ma joie ce soir… une joie profonde… une joie que je veux partager avec vous toutes et vous tous… D’abord la joie, bien sûr, de recevoir, humblement mais avec bonheur, ce beau ministère d’évêque … C’est une joie qui s’inscrit dans la confiance qui m’est faite par l’Eglise pour exercer cette responsabilité de pasteur… pasteur de l’Eglise catholique en Haute-Loire, pasteur du diocèse du Puy-en-Velay afin d’écouter, de guider, de servir, de rassembler et surtout d’annoncer l’Evangile. C’est aussi la joie de découvrir ces belles terres d’Auvergne et du Velay avec leurs monts et leurs vallées mais surtout leurs habitants avec leur histoire, leur foi, leurs difficultés, leurs espérances… C’est la joie de collaborer avec tous les acteurs du diocèse du Puy, laïcs, prêtres, diacres, religieux et religieuses, en exerçant ce ministère de communion et d’unité confié à l’évêque. Joie aussi des commencements dans cette vie, nouvelle pour moi ici au Puy. Joie qui ne doit pas faire oublier la lucidité nécessaire pour répondre à l’importance de la tâche de l’évêque, sa complexité et parfois sa rudesse… et il faudra sans doute souvent entretenir cette joie par un peu d’humour, cette qualité si nécessaire pour trouver sa juste place dans les relations et au cœur des événements.

Mais cette joie, je crois, s’enracine plus largement encore, ce soir, dans l’action de grâce – un merci – pour la présence de Jésus, le Christ, tout au long de mon ministère de prêtre, au cours de cette route vécue depuis 25 ans… cette route tracée avec bon nombre d’entre vous car vous êtes nombreux, ici, avec qui nous avons partagé notre foi, nos questions, nos engagements au service de l’Eglise et du monde… je pense à vous mes parents et ma famille, à vous amis de longues dates, à vous mes frères eudistes, à vous les prêtres rencontrés au gré des évènements et dont l’amitié m’a été si précieuse, à vous les paroissiens avec qui nous avons vécu tant de choses… je pense à tous ces visages qui ont été à un moment ou à un autre signes d’espérance et même de résurrection… Finalement cette joie profonde n’est pas seulement celle d’un instant, aussi intense et beau soit-il, comme la célébration que nous venons de vivre. Elle s’enracine dans la foi en la présence du Ressuscité, dans notre vie, dans notre histoire, dans notre monde… foi en Jésus qui appelle sans cesse ses disciples à de nouvelles missions pour faire rayonner l’espérance et grandir la fraternité… foi en Jésus qui nous invite comme Thomas, à aller au-delà du doute afin d’oser croire, d’oser marcher avec lui, sans peur, à la rencontre des hommes et des femmes de notre temps et d’oser annoncer qu’une seule chose réjouit vraiment nos cœurs : aimer !

S’il fallait tenir en une formule ou en une devise ce que je viens de vous dire, le psaume 37 au verset 4 le dit fort bien : « Trouve ta joie dans le Seigneur ». Notre joie prend sa source dans le Seigneur qui nous conduit comme l’unique et vrai Bon Pasteur. C’est ce verset que j’ai choisi comme devise pour mon ministère d’évêque. Vous la retrouverez sur le petit signet qui vous sera distribué à la sortie, signet où se conjuguent l’image du Christ ressuscité et cette parole de l’Ecriture.

Après la joie de l’ordination, après le temps de l’action de grâce et après les retrouvailles du temps convivial qui suivra cette célébration, il faut penser aux semaines et aux mois qui viennent. Il va falloir se mettre au travail, poursuivre ce qui est en route, ouvrir de nouveaux chantiers et chercher à répondre aux appels de l’Esprit pour la vie et le dynamisme de l’Eglise qui est en Haute-Loire. Bien sûr, tout ne commence pas avec un nouvel évêque et je voudrais très simplement évoquer ici la mémoire et le ministère de Mgr Henri Brincard, mon prédécesseur, qui a guidé le diocèse du Puy pendant 26 années et nous a quittés en novembre dernier à quelques jours de ses 75 ans. Il a effectué un travail considérable au service du rayonnement spirituel du diocèse, en particulier dans la rénovation, l’aménagement et l’animation du grand sanctuaire marial que constitue la cathédrale Notre Dame du Puy. Il a aussi œuvré pour que les milliers de pèlerins qui, chaque année s’engagent sur le chemin de saint Jacques de Compostelle, puissent trouver ici, et sur la route, l’écoute et l’accueil nécessaires pour vivre pleinement cette belle expérience spirituelle… où beaucoup, comme sur le chemin d’Emmaüs, apprennent à reconnaître le Christ qui marche avec eux. Avec reconnaissance, nous le confions ce soir au Seigneur et nous chercherons à poursuivre la belle œuvre qu’il a ainsi accomplie.

Au cours de la première année de mon ministère d’évêque, je souhaite prendre le temps de découvrir le diocèse, de faire connaissance avec les personnes, et en priorité les prêtres, de mieux percevoir quelles sont les réalités humaines et ecclésiales propres à la Haute-Loire. Pour cela, je veux m’inscrire dans la continuité de la vie du diocèse et peu à peu cerner et discerner ce qu’est la vie « altiligérienne » avec ses joies et ses peines. J’ai donc demandé aux anciens vicaires généraux – les Père Jean-Claude Petiot et Bernard Cuoq – s’ils acceptaient, pour une année, de m’aider dans mes premiers pas d’évêque du Puy. Ils ont généreusement accepté ; je les en remercie vivement et je les nomme donc aujourd’hui, vicaires généraux du diocèse du Puy. J’en profite pour remercier tout particulièrement le P. Jean-Claude Petiot qui a assuré avec une grande disponibilité et un inlassable dévouement la tâche d’administrateur diocésain pendant la vacance du siège épiscopal. Par ailleurs, je reconduis l’ancien Conseil épiscopal pour une durée d’un an et je remercie chacun de ses membres d’accepter de poursuivre ainsi ce travail de collaboration si nécessaire.

Avec eux et beaucoup d’autres du diocèse, nous allons nous mettre vite au travail pour une très belle tâche qui nous attend : et pour commencer l’année jubilaire. En 2016 en effet aura lieu le Jubilé du Puy, car la fête de l’Annonciation – le 25 mars – coïncidera avec le Vendredi Saint. Ce Jubilé prendra une dimension toute particulière puisqu’il s’inscrira dans l’Année de la Miséricorde, l’année jubilaire que le pape François vient d’annoncer pour toute l’Eglise. Vous êtes tous invités à venir vivre au Puy cette riche expérience que constitue une démarche jubilaire !

Enfin vient le moment des remerciements. Il m’est difficile de reprendre toutes les personnes figurant sur la liste de bienvenue, si bien faite au début de cette célébration. Cependant, je veux remercier, simplement et du fond du cœur, chacun et chacune d’entre vous qui êtes venus aujourd’hui m’entourer et prier avec moi. J’adresse un remerciement particulier à Mgr Hippolyte Simon et aux évêques présents. Toute ma reconnaissance va aussi à toutes les personnes qui, d’une manière ou d’une autre, ont participé efficacement, généreusement et artistiquement à l’organisation et au déroulement de l’ordination tant dans sa dimension liturgique et musicale, que dans celle matérielle et logistique. Merci aux pouvoirs publics pour leur aide et leur soutien. Merci vraiment à tous et à toutes. Pour terminer, je me tourne vers Notre Dame du Puy et la prie pour chacun et chacune d’entre vous : comme pour ces milliers de pèlerins qui depuis des siècles viennent ici la prier, puisse-t-elle vous bénir et vous accompagner sur votre route comme une mère attentive et aimante.