Saint-Paulien, 16 juin 2018

Homélie de Mgr Luc Crepy, évêque du Puy, à l’occasion de la Conclusion de la visite pastorale des Mouvements et Associations de Fidèles, prononcée le 16 juin 2018, à St Paulien.

« Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence. » Marc 4, 26-34

L’évangile de ce jour donne un éclairage particulier à notre rencontre et, plus largement, à cette conclusion de visite pastorale des Mouvements et Associations de Fidèles.

«  Le règne de Dieu est comme un homme qui jette en terre la semence. » (Mc 4,26) Tout au long de cette année, au cours des rencontres avec les divers groupes et équipes, j’ai vraiment été témoin du règne de Dieu semé en bien des cœurs, en bien des mouvements et associations, en bien des lieux, parfois surprenants. Dieu sème largement, sans compter, et son règne germe dans des terres plus ou moins fertiles, dans des terres labourées ou en friche, dans des terres connues ou inconnues…

Cette germination et cette croissance de la semence, puis de la plante, se fait sans le semeur : qu’il dorme, qu’il se lève, jour et nuit, les semences germent et grandissent. Le règne de Dieu germe et grandit sans que nous ayons à faire quelque chose. Seule l’action de l’Esprit Saint est à l’œuvre et nous sommes témoins, chez bien des personnes, de la croissance du règne de Dieu. Dans nos Mouvements et Associations de Fidèles, nous pouvons nous émerveiller des merveilles que Dieu produit : gestes de solidarité, entraide, conversion personnelle, engagements. Tout cela est signe d’une moisson riche et abondante, dont nous cueillons les fruits dans cette journée de clôture de la visite pastorale.

Cette image du semeur est une invitation à la confiance, confiance en Dieu dont le règne germe et grandit, à toute époque, dans notre monde. Nous n’établissons pas ce règne de Dieu, mais nous en sommes témoins parce qu’il germe et grandit en nous, dans nos Mouvements et Associations de fidèles, autour de nous et dans des endroits quelquefois oubliés comme les périphéries, dont parle souvent le pape François.Dans la deuxième parabole, Jésus prend comme exemple la graine de moutarde, la plus petite semence, celle que l’on ne voit pas, difficile à semer parce qu’on risque de la perdre, celle dont la taille invite à penser qu’elle donnera une petite plante et peu de fruits.

Le règne de Dieu est comme cette minuscule graine qui pourtant germe, grandit et devient une plante qui dépasse toutes les autres et offre son hospitalité aux oiseaux du ciel.

Ce qu’il y a de petit, d’humble, de modeste, voilà ce qui donne une image du règne de Dieu. Comme le dit le pape François : « moins est plus ! » Le règne de Dieu se déploie dans la faiblesse, la pauvreté, dans ce que la société des hommes souvent oublie et considère sans importance. L’ordinaire de nos vies, avec leurs joies et leurs peines, peut être le terreau dans lequel l’Esprit Saint fait germer l’extraordinaire. Cet extraordinaire n’écrase pas, n’éblouit pas, mais révèle ce qu’il peut y avoir de beau et de grand dans le cœur de l’homme : sa capacité à aimer, à s’entraider, à porter le souci des autres, à vivre joyeusement la charité au quotidien.

Ces paraboles nous éclairent sur ce que nous vivons en Eglise, dans les Mouvements et Associations de Fidèles : une confiance dans le Seigneur, qui sans cesse jette les semences de son royaume de paix, de justice et d’amour ; une invitation à discerner le règne de Dieu dans la vie de l’Eglise et du monde ; et, enfin, une action de grâce pour le règne de Dieu qui se manifeste dans ce qu’il y a de plus humble, de plus pauvre, de plus caché au regard du monde, mais qui devient un grand signe d’espérance et une source de joie.

+ Luc Crepy, évêque du Puy