Né à St Just-Malmont le 3 mai 1943, le Père Joseph Pichon fut ordonné prêtre le 28 juin 1969. Successivement vicaire à Paulhaguet le 5 septembre 1969, puis à Sainte Sigolène le 25 août 1978 et enfin à Aurec le 24 juillet 1987, il fut nommé curé de Fontannes et des paroisses associées le 24 juin 1994 tout en étant chargé de la Mission ouvrière du secteur de Brioude. A partir du 15 août 2003, il devint curé de Paulhaguet et des paroisses associées, mission qu’il conserva jusqu’au 27 juin 2008 où il fut nommé curé de Sainte Sigolène et des Villettes. Responsable du Secteur pastoral de Ste Sigolène et aumônier diocésain du mouvement V.E.A. (Vivre ensemble l’Evangile Aujourd’hui) depuis le 25 septembre 2009, il avait été nommé prêtre auxiliaire sur Dunières et les paroisses associées, le 1er juin 2018.

Le Père Joseph Pichon est décédé le 14 août 2021. Ses obsèques ont été célébrées le 19 août en l’église de Dunières.

Mot d’accueil et de présentation par le Père Jean Ferrapy

Devenu enfant de Dieu le 13 mai 1943, à Saint Just, placé, par ses parents, sous le patronage de Joseph et de Marie… Comblé des dons de l’Esprit d ‘Amour , par la Confirmation, à St Just , le 28 Avril 1953… Ordonné prêtre en la Cathédrale du Puy, le 28 Juin 1969… Jo Pichon a suivi le cheminement classique de l’époque qui le lançait dans la ministère sacerdotal. 52 années au service de Dieu et de son peuple dans le diocèse du Puy : 23 ans en Auvergne, et six années de plus, soit 29 ans, dans le Velay.
A l’automne 1969, il a tout juste 26 ans, il arrive, comme vicaire à Paulhaguet, quelques années après que son cousin Jo Mathaud se soit enfoncé plus avant dans le territoire des Arvernes, jusqu’à Auzon. Il succède à un autre Joseph, Zef Rochedix. Il est bien accueilli à Paulhaguet et y passera 9 années heureuses A l’été 1978 il quitte l’Auvergne avec peine pour 16 années de vicaire dans le Velay, Sainte Sigolène et Aurec. 1994 il retrouve l’Auvergne chérie pour 14 années. D’abord curé de Fontannes et paroisses annexes avec la charge de l’aumônerie, l’accompagnement spirituel, des jeunes du lycée agricole de Bonnefond. Il servira ainsi 9 années. Puis vient le retour à Paulhaguet, pour la deuxième fois, il est responsable de l’ensemble des paroisses rattachées au chef lieu de canton. 2008, Jo récidive dans les retours en arrière. Il arrive pour la deuxième fois à Sainte Sigolène, qui s’est enrichi de la paroisse des Villettes, et s’agrandira de celle de Saint Pal. 10 ans plus tard, quand sera venu le temps de réduire son activité, il avait envisagé comme possible de retourner en Auvergne, à Brioude… Mais en réalité ce sera à Dunières qu’il descendra pour trois années trop courtes.
Depuis quelques mois déjà, marqué par la maladie, il se sentait fatigué, il envisageait pour lui le pire. Hospitalisé à Firminy pour une embolie pulmonaire, il avait demandé le sacrement des malades. Samedi, veille du 15 Août, j’ai dû obtenir l’autorisation de m’approcher de lui. Il me vit arriver avec joie. Avec un esprit de foi évident , il entrait dans la liturgie du sacrement, qu’il avait si souvent donné. Mais rapidement il perdit connaissance, et rendit le dernier soupir avant de pouvoir communier au Corps du Christ. Il s’en est allé participer au banquet des noces éternelles.
Au terme de cette évocation du ministère de Jo Pichon, permettez moi d’évoquer deux traits, parmi d’autres de sa personnalité.

* La qualité de sa présence auprès des jeunes, des enfants, mais plus largement auprès de tous. Nous étions jeunes vicaires, Langeac et Paulhaguet se retrouvaient dans l’Action Catholique des Enfants : rencontres de clubs, fêtes, rassemblements depuis Brioude jusqu’à Pradelles. – Camps d’été de 3 semaines « Auvergne- Savoie Auvergne -Canigou » Jo était là discret et actif au service de l’intendance et PRIANT, et chantant tant dans les célébrations qu’aux veillées autour du feu de Camp.

* Sa préoccupation , pour ne pas dire son angoisse devant la diminution du nombre des prêtres. Il désirait recentrer son activité sacerdotale sur ce qui lui paraissait essentiel : un approfondissement spirituel et un accompagnement du plus grand nombre sur les chemins qui conduisent vers Dieu.
Avec Jo, célébrons l’Eucharistie. Rendons grâces à Dieu, pour son amour inépuisable. Que Jo revêtu de la robe des noces, se réjouisse éternellement auprès du Roi des cieux.

Homélie par le Père Louis Massardier pour les funérailles de Joseph Pichon

Romains 8, 31-39 : « Rien ne pourra nous séparer de l’amour du Christ »

Jean 10, 14-16 : « Je suis le Bon Berger ».

Depuis six mois environ, Jo allait moins bien. Certains paroissiens me faisaient remarquer, ces jours-ci, que, depuis qu’il avait eu le COVID, en mars-avril de l’année dernière, il avait changé.

Mais Jo n’était pas du genre à se laisser aller. Malgré les ennuis de santé, il voulait continuer son ministère de prêtre le plus longtemps possible. A titre d’exemple, son attention auprès des catéchistes ou animatrice ne s’est jamais démentie.

C’est pourquoi je trouve que le texte de l’Evangile qui a été choisi pour ses funérailles, l’Evangile du Bon Pasteur, lui convient très bien. Loin d’être refermé sur lui-même, il était sans cesse à l’écoute des gens et se mettait volontiers à leur service.

Lorsqu’on évoque l’image du pasteur, du berger, on s’attache souvent à cette phrase : « Le berger connaît ses brebis ». Ce qui est tout à fait juste. En discutant, Jo apprenait à connaître les personnes et les liens qui les unissaient.

Cependant, l’occupation du berger ne se résume pas à la connaissance de ses brebis. Ceux qui exercent ce vieux métier, en Europe et en Orient, vivent un enracinement continu dans leur tâche. Ils ne sont pas là en passant, ils sont là en permanence ; et c’est à longueur de temps qu’ils créent des liens et qu’ils prennent soin de leurs brebis.

C’est cet enracinement et cette fidélité qu’on trouvait chez Jo. Partout où il est passé, il a créé des liens, et dans tous les milieux, même ceux qui étaient éloignés du sien.

Je pense qu’il a été un bon pasteur, un bon berger, et qu’il a utilisé ses ressources et ses talents pour servir à la manière de Jésus qui n’eut d’autre volonté que d’être Serviteur et qui est allé jusqu’à donner sa vie pour ses amis.

A ce sujet, je vous lis ce que Jo écrivait l’an dernier, en plein confinement, à l’occasion du Dimanche du Bon Pasteur [les prêtres de l’ensemble paroissial envoyaient par mail à tour de rôle une méditation sur les évangiles des dimanches]. A la fin de son texte, Jo lançait trois pistes de méditation :

« 1. Tout chrétien conscient de son Baptême est appelé à suivre le Bon Pasteur qui ne veut que notre bonheur, alors qu’il est si facile et tentant de se laisser conduire par des idéologies qui promettent un bonheur à court terme, qui n’est qu’un petit bonheur passager.

« 2. Chacun est appelé à être pasteur à son niveau, un bon guide pour ses frères et sœurs. La vocation n’est pas réservée à une élite ou à une certaine catégorie de chrétiens, les personnes consacrées, religieux et prêtres. C’est en vertu de notre Baptême que nous avons à témoigner de ce qui nous fait vivre, de notre intimité avec le Christ.

« 3. Nous sommes tous responsables les uns des autres. Le nombre de prêtres et de religieux est en chute constante en Occident depuis quelques dizaines d’années. Mais cela ne doit pas empêcher notre Eglise de progresser, d’inviter les femmes et les hommes de notre temps, à connaître, à suivre le Bon Pasteur qui veut nous conduire aux verts pâturages du vrai bonheur. »

Cet extrait des paroles de Jo montrent bien comment il voyait la mission de pasteur, pour lui et pour les autres.

Où puisait-il cet élan et cette constance ? La première lecture nous donne, je crois, une piste de réponse. Les paroles de Paul « Rien ne pourra nous séparer de l’amour du Christ » reflètent ce que pensait et vivait Jo. A travers toutes les épreuves, nous savons qu’en vivant de lui, le Christ, nous sommes les grands vainqueurs grâce à Lui qui nous a aimés.

Amen.