“Tous d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus et avec ses frères.” (Actes 1. 4) Telle est la dernière mention explicite dans le Nouveau Testament, de Marie, dont on sait qu’après la mort de Jésus, le disciple Jean l’a prise chez lui. Que devient-elle alors ? Une tradition la fait vivre quelque temps avec Jean à Éphèse. Mais c’est sans doute à Jérusalem qu’elle termine son séjour terrestre.

Au VIè siècle, l’empereur de Byzance (Maurice, + en 602), à l’occasion de la bénédiction d’une église, étend à l’ensemble de l’Église byzantine une fête mariale le 15 août, déjà célébrée un peu partout en Orient, et lui donne le nom de Dormition de la Mère de Dieu. Ce n’est qu’en 813 qu’elle est prescrite par un concile tenu à Mayence pour l’empire de Charlemagne.

Une définition

En 1950, le pape Pie XII, à l’occasion de l’Année Sainte a voulu donner une définition précise de l’Assomption de Marie. Ce jour-là les chrétiens fêtent à la fois la mort (dormition) et l’entrée dans la gloire de Dieu (assomption) de la Vierge Marie. L’Église catholique croit que la Vierge Marie, qui a donné chair au Christ, le Verbe fait chair, est déjà entrée au ciel – auprès de Dieu – avec son corps et son âme. C’est le sens du mot “Assomption” : Marie monte au ciel. La fête de l’Assomption célèbre en Marie le projet de Dieu pour chaque homme et chaque femme : partager pleinement Sa vie avec la totalité de leur être.

Le 15 août en France

Le roi Louis XIII désespérait d’avoir un enfant, ce qui posait un grave problème politique. Or, après de longues années d’attente, la reine Anne d’Autriche devint enceinte du futur roi Louis XIV. Pour remercier Notre-Dame de sa protection et notamment d’avoir répondu à ses prières en lui accordant un héritier, Louis XIII décida, en 1638, de consacrer son royaume à la Vierge Marie et qu’il se ferait dans chaque paroisse de son Royaume une procession le 15 août. Depuis, la Vierge Marie en son Assomption est la sainte patronne principale de la France.

Dans le calendrier républicain, ce jour reste férié et est l’occasion de nombreuses manifestations religieuses et populaires au cœur de l’été. Le 15 août est donc également pour les catholiques français un jour de prière pour leur patrie.

En 1964, dans sa volonté de rénovation de l’Église, le concile Vatican II (1963-1965) a intégré la figure de la Vierge Marie à sa réflexion sur l’Église. Marie est à la fois mère et fille de l’Église. Fille de l’Église, parce que, comme créature, elle est sauvée par Jésus. Mère de l’Église, en ce sens qu’elle est modèle de l’Église par sa collaboration à l’œuvre de salut, modèle du cheminement dans la foi.

Quel est le sens de cette fête aujourd’hui ?

C’est un temps pour se retourner vers Jésus et son Père. Prendre le temps de s’arrêter à l’occasion de la fête du 15 août peut être une manière de se tourner vers le Dieu de Jésus-Christ avec Marie sa mère. Ce peut être une invitation à retrouver la foi, la confiance qui furent celles de Marie, prier les uns pour les autres, retrouver le regard de Marie, tel que l’évangéliste Luc a su l’exprimer dans le “Magnificat”, une invitation à reconnaître avec les croyants que le ciel et la terre, le monde de Dieu et le monde des hommes sont liés d’une alliance voulue par Dieu, que Jésus, fils de Marie a renouvelée, et dans laquelle chacun peut entrer s’il le désire.