Ce texte de Dulce Rodrigues fait penser à ce que nous vivons actuellement. Ce confinement peut laisser passer des petits gestes de solidarités envers les uns et les autres. Ce sont ces “petits riens” – un appel, un signe de la main à son voisin, un mail – qui peuvent donner de l’espérance.
Quelque part, très loin, dans un pays chaud.
Une vendeuse d’eau, chaque matin, se rend à la rivière, remplit ses deux cruches d’eau, part vers la ville distribuer l’eau à ses clients.
Une des cruches, fissurée, perd de l’eau. L’autre, toute neuve, rapporte plus d’argent. La pauvre fissurée se sent inférieure. Elle décide, un matin de se confier à sa maîtresse.
“Tu sais, dit-elle, je suis consciente de mes limites. Tu perds de l’argent à cause de moi, car je suis à moitié vide quand nous arrivons en ville. Pardonne mes faiblesses”
Le lendemain, en route vers la rivière, la vendeuse interpelle la cruche fissurée et lui dit :
– Regarde au bord de la route…
– C’est joli, c’est plein de fleurs, répond la cruche
– C’est grâce à toi, réplique la maîtresse. C’est toi, qui chaque matin, arrose le bas-côté de la route ! Le hasard divin a laissé des graines se répandre tout au long de la route, et toi, sans le savoir, et sans le vouloir, tu arroses chaque jour…
Ne l’oublions jamais : nous sommes tous et toutes un peu fissurés. Mais Dieu, si nous lui demandons, sait faire des merveilles avec nos faiblesses.