Il arrive que dans nos placard nous fassions d’étranges découvertes.. Cette méditation du Christ au porte-manteau, ne nous parle t’elle pas de toutes les souffrances que le Christ porte aujourd’hui ?
Qu’elle nous invite à entrer dans la semaine Sainte, avec Lui…

Il est là, ce Christ pantelant, pendu au porte-manteau …

Il n’a qu’un bras. L’autre est fixé sur son côté, attaché par une misérable corde bleue, comme celle qu’utilisent les paysans pour ficeler leurs bottes de paille ou pendre les oignons. Il est là, ficelé, manchot, à une lourde croix de bois, intacte elle …

Une croix qui ne semble pas être affectée par le poids qu’elle porte ni par ce corps démantibulé, désarticulé, comme si le bras du supplicié avait été arraché par la violence du bourreau …

D’où vient-il, ce Christ, sinon d’un lieu où il a survécu aux misères du temps, et pourquoi se retrouve-t-il accroché au porte-manteau comme un quelconque vêtement que l’on y suspend pour être sûr de l’y retrouver quand on partira ?

Et si ce Christ était là pour accrocher notre regard ?
Et s’il voulait juste nous dire : ” arrête- toi, pose ici ce qui t’encombre, prends le temps d’être là, vois …” N’est-ce pas là, au fond , la fonction de ce lieu d’accueil ?

Ô Christ, que fais-tu là, tellement souffrant, tellement pitoyable ?
Que reste -t-il de ce roi triomphant entrant dans Jérusalem, sous les acclamations de la foule et les branches de palmiers ?
Es-tu celui que les bergers et les mages sont venus saluer et reconnaître comme le Fils de Dieu ?

Tes yeux, si tristes et si doux, sont-ils ceux qui se sont posés sur la Samaritaine, la femme adultère, Marie Madeleine , l’aveugle-né , Zachée et tant d’autres ?

Ô Christ, si tu n’as plus de bras, n’est-ce pas pour nous dire que tu as besoin de NOS bras ?

Et si tu es pendu là, une deuxième fois, une fois sur la croix et une fois sur ce porte-manteau, n’est-ce-pas pour nous dire que tu es toujours ce supplicié qui n’en finit pas d’être condamné à mort et qui n’attend que nous pour déposer ton corps et rouler la pierre du tombeau ? N’es-tu pas là , comme ton Eglise souffrante , en attente de réparation ?

Ô Christ, si tu n’as plus de bras, tu as les nôtres pour entourer de ta tendresse tous ceux qui sont accrochés comme toi au porte-manteau de leur misérable existence …

Ô Christ, donne-nous ce qui n’a jamais pu t’être arraché et restera pour toujours suspendu à l’Espérance de la Résurrection : le vêtement de ton cœur, plein d’Amour et de Miséricorde !