par Jean-Paul Matthieu, directeur d’Appui Santé 43
“Si la grande majorité des personnes âgées souhaitent passer leurs vieux jours à domicile, la démarche n’est pas une mince affaire ! Entre la coordination des soignants, des aidants et l’adaptation du logement, la tâche nécessite à la fois organisation et anticipation.
C’est le défi du maintien à domicile des parcours de santé complexe
Vieillir dans de bonnes conditions. Tel est l’un des grands enjeux de société pour les années à venir. Selon l’INSEE un quart de la population aura plus de 65 ans en 2040. A l’heure où les personnes âgées souhaitent majoritairement passer leurs vieux jours à domicile, les pouvoirs publics tentent d’accompagner les situations.
La loi du 1er janvier 2016 pour l’adaptation de la société au vieillissement (loi ASV) marque un tournant culturel en donnant la priorité à l’accompagnement à domicile. Pour cela l’accès à l’aide personnalisé d’autonomie (APA) créé en 2002 a été élargi par le législateur. Cette mesure vise à éviter le reste à charge des bénéficiaires, qui pourraient renoncer pour des raisons financières à certaines aides à domicile ou à des offres d’hébergements adaptés. La loi ASV formalise aussi l’accès des personnes âgées aux droits en prévision de leur perte d’autonomie avec la désignation d’un tiers de confiance et la définition du mandat de protection futur. Cette loi donne surtout un statut aux proches aidants à qui est accordé le droit au répit.
La question des aidants est centrale dans la mesure où la coordination repose principalement sur eux alors qu’ils sont parfois âgés et/ou qu’ils travaillent. Leur rôle est d’autant plus primordial que certains services d’aides à domicile peinent à remplir certaines missions faute de personnel d’où le recours de plus en plus fréquent aux chèques emploi service.
Actuellement moins de 30% des plus de 80 ans vivent en EHPAD. La mobilité résidentielle et les démarches d’anticipations faces à une éventuelle perte d’autonomie sont encore peu rependues. Or rester à domicile coûte que coûte s’avère compliqué au fur et à mesure que de nouveaux besoins liés à la dépendance apparaissent. Entre le domicile et l’EHPAD il existe tout un champ de possibilité encore méconnu.
Habiter dans un logement éloigné limite la vie sociale. Habiter dans une grande maison loin du tissu médical pousse les familles à se rapprocher des lieux de soin. L’habitat inclusif a expérimenté les logements foyer mais parfois cette solution est onéreuse.
Faire le choix de rester dans leur village est un pari de pouvoir compter sur de la famille à proximité ou les voisins. C’est la culture rurale où l’on s’occupe des anciens ceci d’autant plus en période de confinement. Au-delà du confort ou de l’ergonomie du logement les personnes âgées rencontrent surtout des problèmes d’isolements et un sentiment d’insécurité auquel des habitats dit intermédiaires ou intergénérationnels peuvent remédier.
Quand les prises en charge classiques via les services d’aide à domicile (ADMR, UNA…) ne suffisent plus, du cas par cas est possible avec un accompagnement des personnes en situation complexe, par le réseau polyvalent de santé (Appui Santé 43). C’est une aide sur mesure qui passe obligatoirement par la coordination entre les différents acteurs des champs du social, médico-social et sanitaire. C’est un travail de partenariat du quotidien, qui respecte la décision de la personne et l’avis du médecin traitant.”
Appui Santé 43: dispositif de santé publique agréé et financé par l’ARS Rhône-Alpes. Tél. 04 71 04 73 20 / contact@appuisante43.org