Pèlerinage Saint-Robert

L’abbaye de La Chaise-Dieu, fondée en 1043 par celui qui deviendra saint Robert, n’était au départ qu’un modeste ermitage en forêt, loin de tout. Le rayonnement spirituel et la bienveillance de son fondateur ont conduit rapidement à un développement qui en fera une des plus importantes abbayes de la chrétienté. Elle sera à la tête de plusieurs centaines de dépendances, prieurés ou abbayes à travers l’Europe.

En 1342, Clément VI, ancien moine de La Chaise-Dieu, est élu pape à l’unanimité. Il fait reconstruire l’église abbatiale, lieu remarquable pour la prière des moines. Au début du XVIe siècle, le chœur monastique sera embelli par une magnifique tenture.

En 1640, la réforme bénédictine des mauristes permettra un renouveau spirituel et intellectuel. La vie religieuse interrompue à la Révolution reprendra en 1984 avec l’arrivée des Frères de Saint-Jean à la demande de l’évêque du Puy-en-Velay.

Le pèlerinage à La Chaise-Dieu a démarré dès la mort du fondateur. Il s’inscrit dans cet héritage et permet de retrouver, dans un cadre privilégié, les grâces demandées par l’intermédiaire de saint Robert.

Ainsi, constituent un contexte exceptionnel de cheminement vers un approfondissement de la foi et de la charité à l’école de saint Robert :

• – l’environnement resté authentique au milieu des immenses forêts, les nombreux sentiers balisés vers les églises des villages, anciens prieurés de La Chaise-Dieu,
• – la découverte d’un ensemble architectural tout orienté vers la réflexion, la prière et le pardon,
• – l’enseignement biblique des tapisseries,
• – une réflexion sur le sens de la mort, particulièrement d’actualité en ces périodes d’incertitudes, avec l’aide de la Danse macabre,
• – le soutien à la prière par la musique, les offices et la messe accessibles à tous, familles, jeunes, adultes,
• – l’accompagnement spirituel.

À la suite de nombreux pèlerins, nos âmes et nos corps, fatigués par le rythme effréné de la vie, reçoivent consolation, réconfort et soulagement dans un lieu imprégné de 750 ans de vie de prière. De ce haut lieu spirituel sont sortis de saints abbés, des prêtres, des évêques et même un pape.

1043 : Fondation par Robert de Turlande d’un ermitage. Il quitte Brioude pour prier dans le silence et la solitude. De son vivant, l’abbaye rayonne dans toute la chrétienté. Parmi ses successeurs, de saints abbés vont accroître l’influence de l’abbaye et du pèlerinage qui se développe déjà. L’un d’eux sera canonisé : saint Adelème (saint Lesmes), patron de Burgos en Espagne.

1305 : Pierre Roger âgé de 10 ans entre comme novice à La Chaise-Dieu. Docteur en théologie à la Sorbonne en 1323 il se lie d’amitié avec le futur roi Jean le Bon et le futur empereur Charles IV. Évêque d’Arras, de Sens et archevêque de Rouen, cardinal en 1338, il est élu pape en 1342 sous le nom de Clément VI. Il avait toujours gardé de nombreux contacts avec son abbaye d’origine et a souhaité s’y faire inhumer. Il fait construire l’abbatiale actuelle où il est enterré au milieu du chœur. Son neveu Grégoire XI, pape de 1370 à 1378, est lui aussi très attaché à La Chaise-Dieu. Il fait revenir la papauté à Rome.  Les cardinaux s’opposent à son inhumation dans l’abbatiale de La Chaise-Dieu.

1346 : La Grande Peste tue en 5 ou 6 ans la moitié des européens. Ce traumatisme très profond entraîne une approche nouvelle de la mort, notamment dans l’art. La Danse macabre de La Chaise-Dieu s’inscrit dans ce contexte.

1491 : Jacques de Saint-Nectaire est le dernier abbé élu par ses frères moines avant la comende. Il fait achever le cloître, le réfectoire des moines (l’actuelle chapelle des Pénitents) et, surtout, il fait tisser la tenture par un atelier flamand. Ces 14 tapisseries, dont 12 destinées au chœur, accompagnent la méditation des moines par une lecture de la Bible où l’Ancien et le Nouveau Testament s’éclairent mutuellement.

1640 : La réforme mauriste initiée par le cardinal de Richelieu, abbé de La Chaise-Dieu de 1629 à sa mort en 1642 permet un renouveau spirituel et intellectuel. Les mauristes  attachaient une grande importance aux études théologiques, mais aussi historiques et musicales. Ils reconstruisent les bâtiments abbatiaux ruinés pendant les guerres de Religion.

1683 : Hyacinthe Serroni, abbé de La Chaise-Dieu, fait construire le buffet d’orgue du positif et la grande tribune,  sculptée par le flamand Jean Cox.

1727 : Le cardinal de Rohan-Soubise fait terminer l’orgue par le facteur parisien Marin Carouge.

1786 : Le cardinal de Rohan-Guémenée (petit-neveu du précédent) est exilé par le roi Louis XVI à La Chaise-Dieu dont il était abbé, après l’affaire du collier.

1790 : Après la fermeture de l’abbaye, la population de La Chaise-Dieu s’oppose à la confiscation des reliques de saint Robert, qui sont transférées en grande pompe dans l’église paroissiale (détruite au XIXe siècle).

1820 : L’ancienne abbatiale devient église paroissiale.

1966 : Pour lancer la restauration de l’orgue, le pianiste Georges Cziffra donne un premier concert. Peu à peu, avec la création du Festival, l’abbatiale redevient un des hauts lieux de la musique en Europe.

1984 : L’arrivée des Frères de Saint-Jean à La Chaise-Dieu permet de renouer avec la tradition de prière et de pastorale de l’ancienne abbaye. En effet, les nombreux prieurés ruraux dépendants de La Chaise-Dieu permettaient l’évangélisation des alentours.