Né le 15 octobre 1932 à Saint Pierre-Eynac, il fut ordonné le 21 décembre 1957.

Successivement vicaire à Beauzac en 1958, Aurec en 1960 puis Monistrol-sur-Loire en 1963, il devient sous-directeur des Œuvres, aumônier diocésain ACO-ACI et aumônier de secteur ACO en 1970 avant que ne lui soit demandé , de plus, d’être responsable aîné des jeunes prêtres en 1971 et délégué diocésain à la Mission Ouvrière en 1973.

Nommé vicaire épiscopal délégué à l’apostolat des laïcs le 28 juillet 1978, il est ensuite appelé à la charge d’économe diocésain en 1987, mission à laquelle se rajoute la même année, celle de délégué épiscopal aux mouvements caritatifs et sociaux.

Prêtre auxiliaire à Saint-Antoine, responsable des pèlerinages en 1991, il devient curé de Saint-Germain-Laprade le 11 juin 1993 et aumônier diocésain VEA le 24 juin 1994. Coopérateur sur l’ensemble paroissial de Saint-Julien-Chapteuil à partir du 6 juillet 2004 il était retiré depuis 2015 au Foyer Saint Jean à Laussonne, où il s’est éteint ce lundi 8 mars en fin d’après-midi.

Jean nous laisse ce message : « Je voudrais prier avec tous mes amis et mes frères prêtres, en particulier avec les prêtres de la Fraternité Jésus Caritas, avec les paroles mêmes de la prière d’abandon du père Charles de Foucauld : ‘Mon Père, je m’abandonne à toi…’ »

Ses obsèques ont été célébrées le samedi 13 mars 2021 à 10h30 en l’église de Saint-Pierre-Eynac.

Mot de présentation

Par P. Roger RASCLE

Le Père Jean Richaud, fils d’Henriette et Antoine est né le 15 Octobre 1932 à St Pierre Eynac. Il est le 2ème d’une famille de 9 enfants. Il a eu la tristesse de perdre sa petite sœur Thérèse et son petit frère Pierrot dont il parlait souvent avec ses frères et sœurs.

Il a été ordonné Prêtre  au Puy le 21 décembre 1957

Tout d’abord Vicaire à Beauzac (1958–1960) à Aurec (1960-1962) puis à Monistrol (1963- 1970). Il devient sous-directeur des Œuvres, aumônier diocésain d’Action Catholique,  avant que ne lui soit demandé, de plus, d’être responsable aîné des jeunes prêtres en 1971 et délégué diocésain à la Mission Ouvrière en 1973.

Nommé vicaire épiscopal, délégué à l’apostolat des laïcs le 28 juillet 1978, il est ensuite appelé à la charge d’économe diocésain en 1987, mission à laquelle se rajoute la même année, celle de délégué épiscopal aux mouvements caritatifs et sociaux.

Prêtre auxiliaire à Saint-Antoine, responsable des pèlerinages diocésains à Lourdes et en Terre Sainte, en 1991, il devient curé de Saint-Germain-Laprade le 11 juin 1993.  Coopérateur sur l’ensemble paroissial de Saint-Julien-Chapteuil à partir du 6 juillet 2004, il était retiré depuis 2015 au Foyer Saint Jean à Laussonne, où il s’est éteint ce lundi 8 mars en fin d’après-midi.

A Beauzac, Aurec, Monistrol beaucoup de jeunes (qui sont aujourd’hui des grands-parents) ont bénéficié de ses conseils et de son enthousiasme.

Au Puy il a su se mettre au service de tout le diocèse. Sa 4 Cv puis sa dauphine connaissaient toutes les routes de la Haute-Loire, même par temps de neige.

Sa grande joie : le retour en paroisse. Il s’est beaucoup plu à St Germain, même s’il constatait qu’il ne pouvait plus faire comme autrefois à cause de son âge.

A St Julien il aimait beaucoup le plateau, même si un dimanche de mauvais temps l’a surpris aux Vastres pour aller dire la messe. Il part quand même. A la Champ de Pin il a traversé des congères de poudreuses. Il est arrivé aux Vastres et a célébré la messe avec… une paroissienne !

EN 1995, sa santé se dégrade. Il entre à l’EHPAD du Foyer St jean à Laussonne jusqu’à ce jour du 8 Mars ou il s’est éteint après avoir accompli un travail immense

Jean, nous t’accueillons en cette église de St Pierre Eynac, celle de la communauté chrétienne à laquelle tu as appartenu. Tu l’aimais cette église, ton église. Elle reste la maison de Dieu, au cœur du village, chez toi.  Elle nous rassemble dans la peine, mais aussi dans une communion fraternelle, une communion de foi, une communion d’amour.

Jean, ton cercueil est tourné vers l’assemblée, pour nous rappeler que ta vie de prêtre a été donnée aux autres que tu as toujours choisi de servir.

Combien te sont chers tes frères et sœurs, tes neveux et nièces, toute ta famille, les communautés chrétiennes, les prêtres, les diacres, et Sœur Thérèse.   

Jean, tu nous laisses ce message : « Je voudrais prier avec tous mes amis et mes frères prêtres, en particulier avec les prêtres de la Fraternité Jésus Caritas, avec les paroles mêmes de la prière d’abandon du père Charles de Foucauld : ‘Mon Père, je m’abandonne à toi…’ »

Homélie par Denis Charroin, diacre.

«Père, entre tes mains je remets mon esprit.» Frères et soeurs, il ne faut pas passer trop vite sur cette parole du Christ. Il faut au contraire s’en imprégner lentement, il faut la laisser résonner en nous. C’est la dernière des sept paroles du Christ en croix, c’est la toute dernière parole de sa vie terrestre : “Et après avoir dit cela, il expira.” nous dit l’évangéliste.

Il faut alors remarquer que cette toute dernière parole de Jésus n’exprime aucune plainte, aucune lamentation. Pourtant, elle aurait pu !

Elle n’exprime aucune révolte. Pourtant, elle aurait pu !

Elle n’exprime pas non plus de reproches… ni contre les hommes, ni contre Dieu. Pourtant, là encore, elle aurait pu !

Bien au contraire, cette toute dernière parole du Christ est tout à la fois un cri d’amour, un acte de foi et une parole d’espérance.

La dernière parole du Christ : d’abord un cri d’amour.

“Père” commence par dire Jésus. Il ne s’adresse plus à Dieu en lui disant “Mon Dieu, mon Dieu…” comme lorsque précédemment il lui demandait : “pourquoi m’as-tu abandonné ?” Non, ici Jésus s’adresse à Dieu en l’appelant “Père”. Et pour être fidèle à la langue araméenne que parlait Jésus, on pourrait même dire qu’il l’appelle “Abba”, c’est à dire “Papa”, avec tout ce que ce mot comporte d’intimité, de tendresse, de chaleur… Ainsi, malgré les circonstances tragiques dans lesquelles il se trouve, la toute dernière parole du Christ est ce cri d’amour lancé vers le ciel : “Papa !”

Mais en disant “Père”, Jésus se reconnaît aussi fils parmi les fils. Il se place délibérément du côté de ceux à qui il a lui-même appris à dire “Notre Père”.

En disant “Père”, Jésus continue donc de faire corps avec la grande fratrie humaine.

En disant “Père”, Jésus confirme le lien fraternel qui l’unit à tous les hommes quels qu’ils soient, au-delà de tous leurs refus, au-delà de tous leurs rejets. La toute dernière parole du Christ est donc aussi un cri d’amour adressé à l’humanité tout entière.

La dernière parole du Christ : un acte de foi.

«Père, entre tes mains je remets mon esprit.» Son corps, Jésus n’en dispose plus : il l’a livré aux mains des hommes qui l’ont privé de tout mouvement en le clouant sur une croix. Mais son esprit, lui, est libre, et Jésus choisit de le remettre entre les mains de son Père dans un grand élan d’abandon. Au plus fort de son supplice, Jésus continue de faire confiance à son Père !

Enfin, la dernière parole du Christ : une parole d’espérance.

Jésus sait bien en qui il met sa confiance. Bien avant Saint Paul, Jésus a compris qu’en réalité rien, ni la détresse, ni l’angoisse, ni la persécution, ni même la mort… non, rien ne pourra le séparer de l’amour de son Père, qui est toute-puissance de vie, et qui en tout cela fera de lui “le grand vainqueur”.

Mais s’il est vrai que la toute dernière parole du Christ est une expression d’amour, de foi et d’espérance, on peut dire aussi qu’elle est une parfaite synthèse de tout son enseignement, qui consiste avant tout à nous révéler que Dieu est Père, que nous sommes ses enfants, et qu’au fond nous n’avons qu’une chose essentielle à faire : lui accorder toute notre confiance !

Frères et soeurs, nous le savons bien, cet enseignement du Christ, cet appel à une remise confiante de tout notre être entre les mains du Père, Jean l’avait parfaitement assimilé, lui qui avait fait de la prière d’abandon de Charles de Foucauld le fil rouge de toute sa vie, le refrain de toute son existence.

Nous écouterons tout à l’heure la version chantée de cette prière, mais je vous lis maintenant le texte originel :

Mon Père,

Je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi,
je te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté
se fasse en moi, en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu,
avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour
de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père.

Je l’ai dit, Jean avait fait de cette prière le fil rouge de toute sa vie, et de façon plus marquée encore vers les derniers temps.

Comme Jésus sur la croix, Jean, lui aussi a été privé de mouvements à la fin de sa vie. À cause de la maladie, cet homme d’action a été privé d’actions, et ce désœuvrement forcé a été pour lui une  vraie souffrance donnant lieu à de nombreux combats intimes : il se croyait “paresseux”, et pensait qu’il allait être désavoué par Dieu à cause de son “laisser-aller”.

Cependant, chacune de ses luttes se terminait toujours par cette prière d’abandon : “Père, je m’abandonne à toi…”

Oui, tant qu’il a pu, son esprit usé, son esprit affaibli, son esprit diminué par la maladie, mais aussi son esprit torturé par le scrupule, Jean a continué de le remettre avec confiance, tel qu’il était, entre les mains du Père.

Et lorsqu’il n’a plus été en mesure de dire lui-même sa prière préférée, c’est nous qui la lui disions… ce qui a pu encore être fait le jour même de sa mort, quelques instants seulement avant son dernier soupir…

Frères et soeurs, il y a quelques années Jean a écrit un testament dans lequel il évoque ses obsèques en demandant qu’on ne le mette pas en avant pendant la célébration, mais qu’on mette  plutôt en avant Jésus, et surtout Jésus ressuscité, Jésus vainqueur de la mort !

Eh bien, il me semble que pour répondre à cette demande de Jean, pour lui rendre hommage, pour lui faire plaisir, nous ne saurions mieux faire que d’adopter comme lui la prière d’abandon du Bienheureux Charles de Foucauld.

Quelle joie pour Jean, si chacun, chacune, dans cette assemblée, prenait l’engagement de faire sienne la prière d’abandon !

Cette prière, le Père de Foucauld l’a écrite en s’inspirant de la dernière parole du Christ à propos de laquelle il disait :

« C’est la dernière prière de notre Maître, de notre Bien-Aimé… puisse-t-elle être la nôtre… Et qu’elle soit non seulement celle de notre dernier instant, mais celle de tous nos instants. »

Eh bien, oui, en souvenir de Jean, que cette prière devienne pour chacune et pour chacun celle de tous les instants :

«Père, entre tes mains je remets mon esprit… Mon Père, je m’abandonne à toi…»

Amen !