Une longue vie au Chambon

Née Christiane van den Eynde de Rivieren, soeur Marie du Sacré-Coeur (1925-2020) était religieuse de la congrégation Notre-Dame de Fidélité. Elle a passé 55 ans de vie apostolique en service œcuménique au Chambon-sur-Lignon, de 1955 à 2009. Elle est décédée le 6 novembre 2020, en l’EHPAD Saint Benoit de Caen-Couvrechef, dans le Calvados. Ses obsèques ont eu lieu le 13 novembre à Douvres la Délivrande, en Normandie, dans la chapelle de la maison mère Notre-Dame de Fidélité.

Extraits de son éloge, prononcé lors de ses obsèques :

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(…/…) Sœur Christiane, en arrivant au Chambon en 1955 avec quelques consœurs, n’aura de cesse de tisser des liens avec la population, essentiellement protestante, colorée par diverses sensibilités ecclésiales. Ce seront cinq décennies de services rendus, d’amitié et d’entraide sur ce plateau du Vivarais, parcouru jadis à grandes foulées par Saint François Régis, infatigable marcheur au service du peuple de Dieu.

Sœur Christiane fait le catéchisme, assure (l’aide aux) devoirs, anime un atelier de poterie, visite les personnes âgées, participe à plusieurs équipes œcuméniques. Elle espère vivre et mourir au Chambon : n’a-t-elle pas prévu sa place dans la concession « Notre-Dame de Fidélité » NDF du cimetière communal ? Mais voilà qu’une autre sœur NDF venue se reposer au (Chambon) y décède accidentellement… et occupe au cimetière cette même place que Sœur Christiane convoitait ? Dieu a de l’humour n’est-il pas vrai ? (…/…)

Des témoignages du Chambon

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Nous sommes très peinés avec (ma femme) ; nous l’avions beaucoup estimée. Au début de chaque messe, elle se tenait à l’entrée, à gauche, afin de désigner les activités des uns et des autres pendant la messe. Elle me chargeait fréquemment de donner la communion (…/…). Paix à son âme ! Elle se trouve, enfin, là où elle espérait tant aller.

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C’est une bien triste nouvelle à laquelle on pouvait s’attendre ; mais le rappel à Dieu de Sœur Christiane renvoie à tant de beaux et bons souvenirs et pour moi jusqu’au catéchisme. À l’époque son nom était Sœur Marie du Sacré Cœur. Sa communauté a accueilli ma famille en 1957, à une époque où ma mère s’est installée au Chambon avec ses 5 enfants suite au décès brutal de mon père à 46 ans. La communauté des Sœurs a été d’un immense et chaleureux soutien que je n’oublie pas. Je suis certain qu’elle était attendue les bras grands ouverts au paradis où elle a assurément sa place tant Sœur Christiane était toute de bonté et d’humilité. Je suis en prière avec la communauté Catholique du Chambon et aussi avec nos frères protestants que Sœur Christiane appréciait et respectait.

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C’est une bien triste nouvelle… Sœur Christiane était une belle personne, très appréciée au Chambon non seulement dans la communauté catholique mais aussi chez les protestants et plus largement dans le village. Elle a participé à de nombreux projets à la Maison des Bretchs, dans la commune, pour les tout débuts du tri sélectif (…/…).

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Nous avons fait un voyage en Normandie, en juin 2014, pour rendre visite aux Sœurs de Douvres-La-Délivrande et à Sœur Christiane à Caen. Nous avons logé dans l’hôtellerie des Sœurs. Vers la fin du séjour les Sœurs nous ont montré l’album de photos des Sœurs du Boissillou au Chambon Sur Lignon.

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Sœur Christiane laisse le souvenir de quelqu’un d’énergique, empreint de bienveillance. Elle fait maintenant partie de la « grande nuée des témoins » qui peuvent regarder la Face de Dieu. C’est ce qui nous est promis. Car notre Dieu est fidèle, Lui en qui nous croyons et nous espérons. Nous avons besoin de nous redire ces choses dans ces temps troublés et incertains que nous vivons.

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Montée du chant de l’âme, la Pastorale, c’était à côté de chez nous. Nous allions parfois à la messe, le soir dans la chapelle avec Sœur Christiane et Sœur Nicole. Sœur Christiane a lancé la « prière des mères » au Chambon. Je me souviens de son énergie, son enthousiasme. En 2007, elle se passionnait pour les présidentielles pour lesquelles elle ne pouvait pas voter. Je me souviens aussi de son air gourmand devant un chocolat chaud, de sa connaissance de tous les enfants du Chambon. On aurait aimé être comme elle, une femme qui donnait envie d’être chrétien et de connaître le Christ.