Chacun de nous est un fil de ce tissage. Il se vit partout dans le monde , et tout près de nous des formes de solidarité : des hôpitaux qui accueillent l’affluence des malades, des appels téléphoniques pour prendre des nouvelles ; les instituteurs et professeurs qui permettent aux enfants, aux jeunes de pouvoir suivre leurs cours, des personnes qui travaillent pour nous permettre de vivre, les éboueurs, les facteurs, les commerçants, etc. Et milles autres petits gestes qui permettent de garder contact et faire Espérer.

Peu importe ce qu’il adviendra de ce tissage, prenons le temps aujourd’hui d’admirer les liens qui sont entrain de se tisser.

Parabole du Tisserand

La communauté est comme un tissu qui s’élabore, un tissu dont je ne sais pas ce qu’il sera, mais qui, autour de nous, peu à peu se tisse, sans modèle ni dessin savant.

Dans ce tissu, je peux être un fil, un trait de couleur…

Bleu profond ? Rouge éclatant ? Ou bien le fil de lin gris ?

Cette troisième couleur, au dire des tisserands, est la plus importante : le gris neutre de tous les jours, celui qui fait chanter le bleu profond et le rouge éclatant, celui qui est porteur d’harmonie.

N’avoir que ma propre couleur, et de cela me réjouir, pour qu’elle apporte la joie et non la rivalité, comme si moi, bleu, j’étais l’ennemi du vert, comme si j’étais, moi,  ton adversaire !

Et ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas entrer avec nous dans l’ouvrage ? Irai-je, les précédant, leur faire place, pour qu’ils viennent librement de leurs propres couleurs se mêler au dessin ?

Il y a une place pour tous.

Et chaque fil vient apporter une continuité : non seulement ceux qui, à l’origine du travail ont été tendus d’un support à l’autre, mais chaque fil.

Un fil vient rompre : aussitôt le travail s’arrête, et les mains patientes de tous les tisserands s’appliquent à le renouer.

Chaque fil, même le plus lumineux, peut disparaître, tissé sous les autres.

Il est cependant là, non loin, même si notre œil ne le perçoit plus…

Maintenant c’est au tour du mien d’être lancé à travers la chaîne.

Quand son trait aura cessé d’être visible, alors toute l’harmonie apparaîtra, harmonie de ma nuance mêlée à toutes les autres qui l’accompagnent, jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Je ne sais ce qu’il adviendra de ce tissu. Le saurai-je jamais ?

Psaume pour les soignants

Seigneur,

Merci d’avoir semé dans le cœur de certains
Le don, le talent et la force de prendre soin.
Ce désir étonnant de remettre debout
Ceux que la maladie avait mis à genoux.

De celui qui nettoie à celle qui opère,
De celle qui rassure à celui qui transfère.
Tu as placé dans le cœur des soignants
Un trésor plus précieux que l’or et l’argent.

Mon Dieu, bénis ceux qui jour après jour
Affrontent la souffrance avec tant de bravoure.
Maudis les puissants qui depuis des années
Sur l’autel de l’argent les ont tous sacrifiés.

Donne à nos soignants la force de tenir
Contre cette épidémie dont nous craignons le pire.
Donne à chacun de nous d’agir avec raison
Pour ne pas rendre impossible leur mission.

Que cette épreuve soit une prise de conscience,
Que leurs cris d’hier étaient plein de bon sens.
Aujourd’hui, chacun d’eux est pour nous un exemple.
Demain, nous chasserons les marchands du temple.

Prière réalisée par la Mission Ouvrière du diocèse de Lille