Au début de la célébration de l’ordination diaconale de Denis Charroin le 16 novembre 2008, le Père Henri Demars, responsable diocésain du diaconat permanent a expliqué le sens du diaconat.

Oui, qu’est-ce qu’un diacre ? C’est par ce mot, qui signifie serviteur, que le Christ se définit lui-même : « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert » Première conséquence : si l’Église ordonne des hommes, mariés ou célibataires, pour le diaconat permanent, ce n’est pas pour suppléer au manque de prêtres, mais pour signifier aux yeux de tous la présence du Christ serviteur. Sa mission, qui se définit comme le service de ses frères, ne se délègue pas au sens que l’Église s’en déchargerait en la confiant à quelques uns. Le diacre nous rappelle à tous, laïcs, prêtres, évêques que nous sommes appelés à nous mettre au service de nos frères, témoin de la sollicitude de Dieu pour l’homme. Ton ordination fait de toi un point de repère, une balise. Sur les sentiers de randonnée certains rochers portent des balises. Ils n’ont pas été choisis parce qu’ils étaient plus beaux, plus grands ou meilleurs que les autres, mais parce qu’ils sont bien placés, en évidence, pour montrer la direction : ils indiquent le chemin à suivre.

« Dis-nous ce qu’est un diacre ». Tu n’es pas appelé d’abord pour tes qualités (même s’il en faut quelques unes), ni superman, ni super chrétien, ni suppléant de prêtres. Le geste de l’imposition des mains, par lequel tu recevras le sacrement de l’ordre, signifie que ton diaconat est un don de Dieu à l’Église et aux hommes pour nous aider à ne jamais perdre de vue cette direction à suivre : celle du service avec le Christ Serviteur. A la fin de la célébration, quand les célébrants sa retireront, tu rejoindras Gisèle et ta famille. Ton ordination te renvoie et te remet à ce peuple, comme le cœur propulse le sang qui irrigue le corps. Demain, tu retrouveras ton travail, tes collègues, toute ces solidarités dont est tissée la vie des hommes. Il est peu probable que tu sois métamorphosé. Saint Paul le disait déjà : nous servons Dieu avec nos limites et nos faiblesses. Mais merci, par ton oui, de nous rappeler qu’aimer c’est servir, que le diacre ne cherche pas à se substituer aux autres, mais qu’il est là pour dynamiser et responsabiliser l’Église dans sa mission au service des hommes. Il n’est pas là pour monopoliser le service, mais au contraire pour le susciter. Pour tout dire, merci, par ton oui, de nous rappeler que le service, au sens chrétien du mot, ne se délègue pas et de nous aider à faire fructifier au service de tous les talents que nous avons reçus comme un don à faire valoir, ce que nous rappelle la parabole des talents dans l’évangile de ce dimanche.P. Henri Demars

Ordination diaconale de Denis Charroin : Dieu vous confie un grand ministère