Avril 2021
L’écrivain chilien Pablo Neruda écrivait il y a près de cinquante ans : “Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n’empêcheront pas le printemps.” En une phrase très imagée, il ressaisissait la force que représente l’Espérance par ailleurs si difficile à définir. La tyrannie contemporaine du bonheur incite les hommes et les femmes que nous sommes à trouver l’Espérance en nous-mêmes, mais est-ce possible ? L’Espérance est, certes, une expérience intime mais en même temps, nous la recevons d’un Autre comme un acte qui nous fait tendre vers la réalisation concrète du Royaume de Dieu. Elle est un “pas encore” qui est déjà là malgré tout. À ce titre, dans sa dimension authentiquement chrétienne, l’espérance se vit dans la foi, dans la confiance, mais aussi dans l’action. Elle est un acte en construction que tout parait détruire. Elle nous fait intégrer le réel avec ses joies et ses peines en portant notre regard au-delà ; elle ose faire advenir ce qui n’est pas encore et proclame de façon prophétique : “le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.” (2 Co 5, 14-21)