Parmi les causes de l’extrême pauvreté et de la vulnérabilité des communautés se trouvent, la difficulté d’accès à l’eau potable et aux services adéquats d’assainissement, ainsi que la dégradation continue de l’environnement. Très bas en 2005, le taux d’accès à l’eau potable au Togo a connu une hausse sensible au cours des 14 dernières années, soutenue par les nombreux chantiers ouverts et les nombreux programmes mis en œuvre.

De 21% en milieu rural en 2015, le taux d’accès à l’eau potable a enregistré un bond pour se situer autour de 69% en 2019. Cette progression, visiblement la plus forte sur la période, est la résultante des programmes de réalisation ou de réhabilitation de forages mis en œuvre.

Le milieu urbain, dont près du 1/3 de la population avait accès en 2005 à l’eau potable a aussi bénéficié de la bonne dynamique. Sous l’effet d’importants investissements, le nombre d’agences de la Togolaise des Eaux (TDE) dans les villes togolaises est passé du simple (23 agences) à plus du double (53 agences).

Dans la même veine, une baisse de 25% a été notée sur le coût du branchement simple au réseau d’eau potable en milieu urbain. Celui-ci passe de 100 000 à 75 000 FCFA et contribue à booster les branchements d’eau en zone urbaine.

Ces actions cumulées ont permis de booster à 55% le taux d’accès à l’eau potable. Un taux qui était de 30% en 2005, soit une progression de 25% en 14 ans.

Exemple de la région des savanes

Les besoins d’approvisionnement en eau potable (AEP) des populations rurales du Togo en général, et de celles de la région des savanes en particulier, sont très importants. Nous soulignons en passant que le Togo compte 5 régions.

On estime aujourd’hui à 61 % le taux de desserte potentielle, mais le pourcentage réel de la population utilisant une source d’approvisionnement en eau potable est beaucoup plus faible, en raison, d’une part, de la dispersion de l’habitat et, d’autre part, du mauvais entretien des équipements et de la discontinuité de leur fonctionnement.

Malgré les efforts fournis par le gouvernement togolais et les différents partenaires du secteur pour améliorer la fourniture de l’eau potable, l’accès à cette denrée vitale demeure une préoccupation majeure des populations de la région des savanes.

En effet, selon les résultats de l’inventaire des ouvrages hydrauliques, réalisé par le Ministère en charge de l’eau en janvier 2019, la région des savanes compte environ 1 334 localités qui ne disposent pas du tout de point d’approvisionnement en eau potable. À ce jour, la direction régionale a enregistré six cent quatre-vingt-quatorze (694) demandes formulées par des comités eau, spontanément constitués par les populations elles-mêmes.

Dans ce contexte, la question de l’eau demeure primordiale, car une grande partie des populations rurales continuent à utiliser l’eau de marigot ou des rivières. Ce qui explique la persistance des maladies

  • D’origine hydrique (diarrhée, choléra)
  • Des maladies dues au manque d’hygiène (gale, trachome…) ;
  • Des maladies d’origine aquatique (ver de guinée).

Cette situation pénalise particulièrement les femmes et les jeunes en charge de la « corvée » d’eau et donc sur le développement socio-économique de la région.

La question majeure reste donc le financement ; car l’augmentation de la couverture en matière d’eau potable est assujettie à la réalisation d’ouvrages qui sont coûteux.

Conclusion

Dans les milieux urbains, les populations ont accès à l’eau potable courante, mais elle reste insuffisante. Dans les milieux ruraux, l’eau potable est une richesse difficilement trouvable. Ainsi ceux qui habitent la campagne cherchent l’eau avec toutes leurs forces possibles. Certains sont obligés de recueillir l’eau soulée des marigots, certains font des kilomètres pour aller dans les montagnes et prendre de l’eau des sources, ceux qui ont les moyens se cotisent pour construire les puits, ce qui est très rare. Les ruraux dans la plus part des temps font des retenus d’eaux sur les collines, pour en faire usage, ils la font bouillir quelque fois. Avoir l’eau chez soi pour la plus part de ceux qui vivent en campagne c’est accepter de faire des kilomètres à pied avec de gros récipient sur la tête, faire des heures en fil à la source ou sur un point d’eau potable courante venue des villes. Les efforts de l’État est appréciable mais ils sont insuffisants. L’Église de son coté apporte son aide à travers la construction de certains forages puits, mais le besoin demeure encore. L’eau c’est la vie dit-on souvent. Elle permet à l’homme de vivre sur cette terre, elle le désaltère, elle sert à abreuver les animaux, à cuir les aliments, à se purifier…. L’eau est très important pour l’homme et en souffrir est une grande pauvreté. L’humanité devrait se souder les coudes pour faire en sorte qu’aucun être humain n’en soit privé d’eau potable.

Sr Olga du Togo

A l’occasion de  la Journée mondiale de l’eau, célébrée le 22 Mars, qui sensibilise à la situation des 2,2 milliards de personnes qui vivent sans accès à l’eau salubre, nous vous invitons à écouter sur les ondes de RCF, des intervenants et à débattre sur ce sujet : Carrefour de liens pour le monde