Noël nous réserve une surprise : Dieu se fait petit enfant pour que nous puissions l’aimer. Et si la messe de Noël était l’occasion d’accueillir ce don ?
Le christianisme est la foi qui naît d’une surprise et vit de la surprise. Dans chaque messe, il existe un don inimaginable et y participer signifie l’accueillir, devenir chaque jour un peu plus des hommes et des femmes de surprise, capables de donner à leur tour quelque chose d’essentiel et d’extraordinaire aux autres.
À Pâques, la Surprise est la victoire sur la mort. Autrement dit, la découverte que non seulement Dieu est dans nos vies mais qu’il a ouvert pour nous le passage à travers la mort, pour entrer dans une vie éternelle, une vie de pleine communion avec Lui et avec les frères, le Paradis.
Mais quelle surprise pour Noël ?
La surprise indicible, accueillie par Marie et Joseph les premiers, puis par les bergers, puis par les Mages, est que Dieu, le Tout-Puissant, le Seigneur du ciel et de la terre a voulu se faire si proche de nous, de nous tous en devenant un enfant, un petit nouveau-né qui a besoin de tout – Lui qui n’a besoin de rien – surtout d’une étreinte d’amour.
“Le fait que Dieu se fasse petit enfant, afin que nous puissions l’aimer, afin que nous osions l’aimer, et que, comme un petit enfant, il se mette avec confiance entre nos mains, nous émeut toujours de nouveau. Il dit presque : je sais que ma splendeur t’effraie, que devant ma grandeur tu cherches à t’affirmer toi-même. Eh bien, je viens donc à toi comme un petit enfant, pour que tu puisses m’accueillir et m’aimer.”
Benoit XVI, Messe de minuit, 24 décembre 2012
Jésus se fait proche de nous
La parole confiée aux Patriarches et aux Prophètes dans l’histoire n’était pas suffisante à ses yeux, il devait venir encore plus près de nous, entrer dans le temps, Lui qui est au-dessus de tout temps. Devenir enfant afin que depuis cette nuit de Bethléem chacun de nous puisse l’étreindre, l’accueillir, l’aimer à la façon dont une maman et un papa aiment leur enfant nouveau-né, avec le même regard, avec le même étonnement et la même joie.
Mais dans cette messe de Noël, le mystère révélé d’un Dieu qui se fait petit enfant atteint des horizons encore plus incroyables : Il devient par amour encore plus petit, aussi petit qu’un morceau de pain, il devient le Pain. Si nous accueillons ce Pain, s’il devient ainsi le nôtre au point de nourrir notre vie, nous découvrons qu’indépendamment de l’âge, malgré nos péchés, nous aussi sommes comme des enfants, qu’Il choisit et étreint, afin que nous grandissions et que nous devenions chaque jour un peu plus «fils» de Dieu.
La messe de Minuit
La messe de minuit est la messe où l’on célèbre le passage des ténèbres à la lumière grâce à la naissance d’un enfant que le texte d’Isaïe nomme « Prince de la paix ». Elle est précédée d’une veillée pour se préparer à la célébration du mystère de la Nativité. Outre les cantiques traditionnels comme Il est né le divin enfant, Venez divin messie, Les anges dans nos campagnes, ou Douce nuit, la crèche est au centre de cette célébration. La première messe de minuit fut célébrée en 440 par le pape Sixte III.