Vers l’an 800, le premier lieu de culte de Siaugues est une petite chapelle sise à l’emplacement de l’église actuelle.

Cette chapelle, construite vraisemblablement par ” la Dame des Chazes “, avait pour patron saint Pierre : le comte de Chanteuges, grand chambellan de Charlemagne, l’accompagnant à Rome, en avait rapporté la dévotion à saint Pierre. Sa femme fonda, après 800, l’abbaye des Chazes : chaque abbesse possédait sa maison ; il y eut jusqu’à 200 moniales, recrutées dans toute la noblesse locale.

Dès le VIème siècle, la religion du Christ avait largement pénétré la région. Il y avait, à Saint-Romain, un ermitage avec une chapelle. 
Au Xème cette chapelle fut transformée en église, transférée plus avant sur le plateau et considérablement agrandie, puisque, dès cette époque, Saint-Romain comptait trois cents feux. Cette église était sous le patronage de l’abbaye lyonnaise d’Ainay et sous le nom de Saint-Romain, l’ermite de Condat (Jura).

Vint ensuite la féodalité : l’ermitage prit l’allure d’une forteresse. Le Seigneur de la maison de Polignac s’appelait tout naturellement ” seigneur de Saint-Romain “. 
En 1250, le Seigneur part pour la croisade en Terre Sainte : l’un de ses voisins, Etienne de Vissac, en profite pour s’emparer du château de Saint-Romain. Il incendie une cinquantaine de maisons et l’église du village, qui ne fut pas reconstruite sur le plateau, mais à Siaugues. 
Vers 1631, la chapelle de Siaugues fut agrandie en une véritable église. L’abbaye des Chazes s’entendit alors avec le Seigneur de Saint-Romain pour construire une église commune. Cette église comprenait la nef principale et les chapelles latérales (alors de dimensions réduites). 
En 1637 : incendie accidentel de l’église. Il fallut trois ans pour la reconstruire et pour qu’en 1640 ses murs atteignent cinq mètres de hauteur. 
En 1677, la chapelle de la Sainte Vierge fut prolongée par Antoine Bringer, curé de la paroisse. La chapelle de Saint Joseph ne fut aménagée telle qu’on la voit, qu’au siècle dernier. La nef fut agrandie vers le midi. Le clocher, dont la base est du XIVème , fut dressé en 1872. 
Mais la vraie restauration de ce bel édifice, la plus récente aussi, a été entreprise grâce à un don généreux, un don exceptionnel et de grande valeur. Cette restauration, entreprise par le service des beaux-Arts, nous la devons aussi, en grande partie, au dynamisme du défunt curé Gagne qui, pendant plus de vingt ans, fut le pasteur de cette belle paroisse. 
La remise à nu de tout l’intérieur, sauf la chapelle de la sainte Vierge, qui n’a été réalisée que récemment, fait de l’église de Siaugues un des plus beaux joyaux d’Auvergne. A ces travaux qui ont duré plus de deux ans, la population tout entière a participé également en dons et en travail.

Le programme était long, très coûteux, mais le résultat obtenu n’en est que plus noble. 
En 1970, le curé J.B. Béraud ajouta sa pierre à l’édifice en complétant cette restauration par quatre vitraux aux thèmes de LA VIE, L’ESPERANCE, LA LUMIERE, L’AMOUR, qu’il fit exécuter par le maître verrier Watekin, premier prix de Rome en sculpture. 
En 1990, le curé Régis Mazoyer, prend l’initiative de terminer la remise en état de la chapelle de la Sainte Vierge, côté nord.

Avec des paroissiens bénévoles, et une équipe de maçons, les murs sont nettoyés, les pierres apparentes rejointées et la voûte crépie. Cette dernière restauration s’accorde bien avec le travail fait auparavant.