À l’évêché du Puy-en-Velay, ce jeudi 15 août 2024
En cette fête de l’Assomption de la Vierge Marie et après cette messe célébrée dans notre cathédrale, je suis heureux de vous accueillir tous à l’évêché du Puy. Heureux d’avoir à mes côtés le cardinal Christophe Pierre, nonce apostolique aux Etats-Unis qui nous a fait l’amitié et l’honneur de répondre favorablement à notre invitation de présider ces fêtes mariales 2024. Heureux également de la présence de Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque émérite de Basse-Terre et qui a rejoint depuis peu, sa terre natale de Marlhes. Il est ici un peu chez lui.
La solennité de l’Assomption marque le cœur et le sommet de l’année diocésaine. Par nos processions, nous accompagnons Marie qui s’élève dans les cieux pour connaître la Gloire de son Fils.
Tout à l’heure et comme chaque année, nous marcherons avec Marie dans les rues de notre cité pour lui demander de continuer à veiller sur tous ses habitants. De son rocher, l’enfant dans les bras de Marie nous fera signe et bénira la ville.
La confrérie des pénitents blancs du Puy portera joyeusement et solennellement la Vierge Noire, vénérée depuis des siècles ici au Puy. C’est l’occasion de rendre hommage à tous nos pénitents pour leurs actions pastorales, caritatives et liturgiques. Nous avons la joie de compter sur notre diocèse plusieurs confréries de pénitents qui se sont notamment déplacées à Monaco cette année pour la maintenance générale. Cette joie est d’autant plus grande que depuis dimanche dernier nous comptons une nouvelle confrérie active en Haute-Loire, avec le rétablissement de l’archiconfrérie du Saint Sacrement d’Allègre. C’est maintenant cinq confréries qui vont participer à la vie ecclésiale. J’ai souvent rappelé l’importance à mes yeux de cette institution des pénitents. Le pénitent est signe du baptisé engagé dans sa foi et dans une œuvre de miséricorde. Ce n’est pas du folklore mais la mission en œuvre.
Au cours de cette année j’ai poursuivi le cycle de mes visites pastorales sur les différents ensembles paroissiaux du diocèse et durant l’été vers différents pèlerinages locaux de la Haute-Loire. Temps de rencontres vécues sur les secteurs de Costaros, Saint Julien-Chapteuil, Tence, Monistrol-sur-Loire, Saint Paulien pour ces derniers mois. Je mesure à chaque visite combien il est important d’aller sur le terrain pour écouter, découvrir mais aussi parler aux communautés paroissiales. J’ai conscience de ne pas toujours apporter que des bonnes nouvelles, lorsqu’il y a des changements à opérer, mais j’ai aussi conscience d’apporter la bonne nouvelle aux hommes et aux femmes de ce temps.
Notre temps connaît beaucoup de doutes et d’incertitudes tant au plan national qu’international. L’Église se doit d’avoir un discours de paix et de réconciliation sans prétention ni naïveté. On nous demande parfois de prendre telle ou telle position mais l’Église a toujours fait le choix d’une parole calme et assurée recherchant la vérité et la paix.
Il y a quelques mois, quelques élus ou anciens élus ont pris l’initiative de me proposer d’inviter les élus de nos différentes collectivités locales, dans le cadre de l’association Chrétien Élu Public. Une vingtaine ont pu répondre à cette invitation pour une visite de chantier de notre cathédrale dont le dôme est en rénovation avec les explications de l’architecte en chef des monuments historiques. Nous avons ensuite pris le temps d’un échange à l’évêché. Un temps simple de convivialité qui illustre bien les bonnes relations entretenues dans notre département entre collectivités, diocèse et état. J’en profite pour saluer et remercier les élus et les représentants de l’état ici présents.
J’ai évoqué le chantier de la cathédrale, ce qui me permet de parler également de deux chantiers importants pour notre diocèse. La rénovation de la statue de Saint Joseph d’Espaly suit son cours et sera achevée pour la fin de l’année. Je remercie la région et son président pour l’engagement financier apporté ainsi que le département, l’agglomération, la commune qui ont pris part à ce projet qui ne concerne pas que le diocèse mais constitue bien un patrimoine local pour toute la cité. Cette statue monumentale qui est face à celle de Notre-Dame-de-France pourra à nouveau être admirée de tous et constituer le but des pèlerins attachés à la figure de Saint Joseph, artisan et protecteur des familles.
Je veux aussi évoquer le projet porté par le Centre de Promotion des Cultures Sacrées avec l’appui du diocèse et là aussi grâce au plan état-région, au département et à des mécènes associatifs.
Ce projet qui a maintenant un nom Via Maria va occuper l’ancien bâtiment de la Manécanterie à l’angle de la rue Saint Georges dans l’ancien hôtel de Montlaur. Il se veut un parcours historique présentant un certain nombre d’objets d’art, dont le diocèse est propriétaire ou dépositaire et ceci à travers l’histoire du Puy qui est indissociable de la Vierge Marie.
À travers un chemin parcourant différentes salles, on pourra retrouver l’histoire de la fondation de notre cathédrale sur le rocher Corneille liée au récit évoquant la Vierge Marie et la pierre des fièvres, puis l’histoire de la Vierge Noire couvrant le moyen-âge jusqu’au XVIIIè siècle et retraçant le développement de la cité du Puy, l’apport des nombreuses congrégations religieuses, enfin l’histoire moderne avec la construction de Notre-Dame-de-France. Ce parcours s’achèvera dans la chapelle supérieure où pourront être admirées des fresques du XIV° siècle. Au cours d’expositions temporaires nous espérons pouvoir présenter les bibles et manuscrits anciens qui sont les trésors de notre lieu.
Et aujourd’hui ce projet trouve un bel écho dans le thème de nos fêtes mariales : « ND du Puy, apprenez-nous à prier ! » Savoir se mettre humblement à l’école de Marie, à son chemin de vie et tout spécialement ce chemin ici dans notre diocèse.
Depuis notre fondation de notre cathédrale, sur ce rocher, auprès de la pierre des Fièvres, un récit nous parle de la Vierge Marie qui guérit et invite à venir ici bâtir un lieu de prière. Toute fondation est un acte de confiance et c’est dans la confiance que Marie nous apprend à prier. La prière, c’est savoir prendre appui sur du solide, Dieu, notre Église, notre Cathédrale bâtie entre ciel et terre !
Avec la dévotion à la Vierge Noire, c’est un long temps d’apprentissage et d’enracinement qui marque l’histoire de notre cité. Il est dit qu’elle est noire car son visage a été bruni par le soleil… Le Christ est le soleil levant, soleil invaincu, lumière du monde et lumière des hommes. Qui mieux que Marie a contemplé ce soleil ? Elle en a gardé les stigmates, ce visage bruni ! Mais à présent elle est capable de rayonner cette lumière ! Une vierge noire qui capte la lumière et paradoxalement la reflète dans le cœur des croyants ! Telle est la Vierge Noire du Puy ! Lumineuse et noire ! C’est aussi cela l’histoire des hommes ici ou ailleurs. Le paradoxe de la lumière et des ténèbres mais il faut savoir capter la lumière pour chasser les ténèbres.
Enfin, avec la construction de Notre Dame de France ! La Vierge-monument est dressée au-dessus des hommes, pour bénir et souhaitée du bien aux hommes, dans la bienveillance d’une mère qui montre l’enfant-Dieu… Un enfant qui ne juge pas mais ouvre sa main pour le bien… Elle inaugure ainsi l’époque moderne de notre ville, une belle ambition pour notre temps ! Porter un message de bienveillance, de paix et de bénédictions pour notre diocèse. Puisse cette bénédiction vous comblée tous de cette joie et de cette paix !
Belles fêtes de l’Assomption !
Mgr Yves Baumgarten