Tout au long des différentes voies du Chemin de Compostelle, le moindre signe d’accueil est important. Il se manifeste plus particulièrement dans l’attention, l’écoute, la bienveillance, le réconfort apportés au voyageur en marche vers le Champ des étoiles, « mythique voyageur » qui marque son empreinte sur le chemin et échange avec les résidents des lieux traversés dans une disposition d’esprit confiante et cordiale.
A la halte ou à l’étape du soir, des portes s’ouvrent pour offrir l’hospitalité à « l’hôte de passage », perpétuant ainsi la tradition de l’esprit du chemin.
Que l’hospitalité s’exprime sous la forme d’une libre participation aux frais laissée à l’appréciation de l’accueilli ou sous la forme d’une raisonnable participation aux frais fixée par l’accueillant, il importe dans les deux cas que l’esprit d’aide et de partage soit le mieux possible respecté.
Toutefois, les valeurs du chemin ont un prix supérieur à la seule valeur marchande.
La plus-value de chaque accueil réside dans le « supplément d’âme » qu’il offre ou fait partager.
Pour ceux qui le parcourent et le font vivre, le chemin détient la vertu de leur accorder le privilège de partager ses valeurs, son esprit, ce « supplément d’âme », notamment à l’occasion de leurs nombreuses rencontres, en particulier celles entre « l’hôte reçu » et « l’hôte qui reçoit ».
La démarche jacquaire, pèlerine, spirituelle, en témoigne.
Il est souhaitable, pour ceux qui participent à l’aventure jacquaire, de mettre en correspondance le sens de l’accueil avec l’esprit du chemin, ce qui revient finalement à définir en quoi consiste l’esprit du chemin et à rechercher la meilleure manière de le mettre en œuvre, en fait à donner du sens à l’hospitalité sous toutes ses formes.
Pierre Bonnet, Référent Diocésain du Chemin de Saint-Jacques