Né le 8 mars 1931 à Saint Germain Laprade, il a été ordonné le 28 juin 1958.

D’abord vicaire à Laussone, il est nommé curé de Barges en 1961. En 1967 il part pendant 2 années en ministère temporaire dans le diocèse de Montauban. Il revient dans son diocèse comme aumônier régional MRJC à Paulhaguet, avant d’être nommé curé de Saint Didier-sur-Doulon jusqu’en 1971 où il nommé aumônier de zone CMR et MRJC à Brioude tout en ayant la charge de Cohade et Beaumont. En 1974 il est curé de Saint-Beauzire puis de Lempdes l’année suivante. En 1985 il est curé de Lavoûte-Chilhac jusqu’en 1994 où il est nommé curé de Loudes, Saint-Jean-de-Nay et Vazeilles-Limandre. L’année suivante il reçoit en plus la responsabilité diocésaine de la pastorale du tourisme et des loisirs ainsi que la cure de Fix-Saint-Geneys puis celles de Chaspuzac et Saint-Vidal. En 2000 il devient prêtre auxiliaire de l’ensemble paroissial autour de Loudes et aumônier diocésain du Mouvement Chrétien des Retraités. En résidence à Loudes depuis 2014, il s’y retire en 2019 avant de rejoindre la Maison Nazareth au Puy où il était depuis quelques semaines.
Dans l’Espérance de la Résurrection nous prions pour le repos de son âme.
Le vendredi 6 mai le Seigneur a rappelé à Lui le Père Félix Chapuis.

Ses obsèques ont été célébrées mercredi 11 mai à 15h en l’église de Loudes, suivies de l’inhumation dans le caveau familial au cimetière de Saint-Germain-Laprade.

Mot d’accueil par le père Marc Roux

Il est né à St Germain Laprade le 8 mars 1931. Il a fait ses études secondaires à la Chartreuse. A la suite, Il est rentré au Grand Séminaire du Puy où, (rappelons-le avec un peu d’humour) toujours passionné de football, avec d’autres séminaristes, il lui arrivait de faire le mur pour pouvoir aller disputer des matches ! Il doit faire une partie de son service militaire en Algérie, “heureusement dans les transmissions” aimait-il à rappeler.

Il a été ordonné prêtre le 28 juin 1958.

D’abord vicaire à Laussonne, il est nommé curé de Barges en 1961. En 1967, il part pendant 2 années en ministère temporaire dans le diocèse de Montauban. Il revient dans le diocèse comme aumônier régional M.R.J.C. à Paulhaguet.

En effet il était déjà engagé dans la J.A.C. (Jeunesse Agricole Catholique). Les fondateurs de la J.A.C. avaient pour but d’évangéliser les campagnes et d’améliorer les conditions de vie des jeunes agriculteurs. Il aimait rappeler ce temps heureux des ‘Coupes de la joies’. En 1965, la J.A.C. était devenue le MRJC.

Devenu curé de Saint Didier-sur-Doulon, il devient, en 1971, aumônier de zone du Mouvement des “Chrétiens en milieu rural“(CMR) et du MRJC à Brioude tout en ayant la charge de Cohade et Beaumont.

  • En 1974, il est curé de Saint-Beauzire puis de Lempdes.
  • En 1985, il est curé de Lavoûte-Chilhac.
  • En 1994, il est nommé curé de Loudes, Saint-Jean-de-Nay et Vazeilles-Limandre.
  • L’année suivante, l’ensemble paroissial s’agrandit de Fix-Saint-Geneys, Chaspuzac et Saint-Vidal. Il reçoit en plus la responsabilité diocésaine de la Pastorale du tourisme et des loisirs.
  • En 2000, il devient prêtre auxiliaire de l’ensemble paroissial autour de Loudes tout en devenant aumônier diocésain du Mouvement Chrétien des Retraités (MCR). Laissant la place à Loudes, au Père Zef ROCHEDIX, Il habitera à St Jean de Nay, pendant 14 ans.
  • En 2014, ses forces diminuant, il trouve un petit appartement à Loudes où il va passer des moments plus tranquilles. Il y a quelques semaines, après une hospitalisation, il rejoint la Maison Nazareth au Puy où il est décédé, ce vendredi 6 mai.

Que retenir du Père Félix Chapuis ?

Homme à la forte personnalité, passionné de foot. et de jardin, passionné de rencontres et de débats, toujours soucieux de l’évolution de l’Eglise, très attaché à sa famille,  il avait la foi chevillée au corps … mais une foi évangélique qui sait que l’évangile ne peut se vivre que dans cette réalité humaine.

Les homélies qu’il proposait ne se voulaient pas être des sermons : toujours travaillées à sa manière – bien dans le concret – elles voulaient inviter les assemblées à faire relecture ou plutôt “révision” de vie.

Le Père Félix faisait partie de ces prêtres d’avant le Concile Vatican II et heureux de ce Concile – sans forcément approuver les excès qui ont pu suivre.  Une question peut se poser à notre Eglise : est-ce que la disparition de ces prêtres va être, pour l’Eglise, la fin de l’intuition de l’action catholique : la recherche des signes réels de l’action de l’Esprit Saint dans la vie ordinaire [qui n’est pas si ordinaire que cela] … que ce soit dans l’Eglise ou au-delà des frontières de l’Eglise … les fameux “signes des temps” (St Matthieu 16,1-4) ? Si c’était le cas, ce serait dommage ! En effet est-ce que cette intuition n’est pas traditionnellement évangélique ?

En attendant, Félix, nous croyons que là où tu es maintenant ou plutôt ce que tu es train de devenir, ne va pas te tenter de “faire le mur’“!

Félix, repose en Paix, repose en Dieu …

Homélie par le père Louis Périllon

Le jugement dernier   Mt 25 31-46

Dans la courte période où Jésus est resté avec ses disciples, plusieurs fois il les a averti que, bientôt, il partirait rejoindre Celui qu’il appelait « son Père » mais qu’il reviendrait les prendre avec lui. Ils devaient attendre son retour imminent en restant en tenue de service, les reins ceints et la lampe allumée pour lui ouvrir dès qu’il frapperait à la porte. Il leur demandait une intense et courte vigilance. Bien sûr, les apôtres ont posé la question à leur ami : quand cela arrivera t-il et quels seront les signes avant-coureurs de ce retour ?  La réponse du Seigneur a été : le « quand » est le secret du Père. Quand au « comment », il leur a rappelé les signes  habituels rapportés  dans les écrits apocalyptiques : le soleil qui s’obscurcit, des guerres un peu partout, famines, épidémies, tremblements de terre et bien d’autres bouleversements encore.

Dans le texte que nous avons entendu et qui est communément inti-tulé « Le jugement dernier », Jésus à la fois, récapitule l’évangile et conclut l’enseignement qu’il a donné en public en précisant quel contenu les disciples doivent donner à leur vigilance ?

– Il confirme  d’abord son retour. Il reviendra. Et son retour signera la fin des temps. Mais alors qu’il est venu une première fois dans la pauvreté et l’humilité, il reviendra dans la gloire et la puissance, en endossant le titre et le rôle du « Fils de l’homme ». Personnage mysté-rieux à qui Dieu transfère certaines de ses prérogatives : l’escorte des anges, la royauté, le jugement. Nous l’identifions à Jésus-Christ lui-même.

– Il confirme l’universalité du jugement. Personne n’y échappera. Païens, juifs, chrétiens, tous et toutes, de toutes les nations, seront assignés devant ce tribunal. On peut, hélas, échapper au jugement des hommes. On n’échappera pas au jugement du Fils de l’homme.

– le jugement commencera par un tri, une séparation, comme lors de la création. Alors l’Esprit a séparé la lumière et les ténèbres, les eaux d’en haut appelées ciel, et les eaux d’en bas, la terre et la mer. De même, ce jour là, serons séparés les chèvres et les brebis, entendez les maudits et les bénis du Père.

– Sur quel critère se fera la distinction ?

Certainement pas sur les critères par lesquels les hommes se dis-tinguent entre eux : richesse, notoriété, grades, décorations, pouvoir, réussite ; tout cela ne sera pas pris en compte.

Plus étonnement et en première analyse, des critères qu’on pourrait qualifier de «  religieux », eux aussi ne seront pas pris en compte. Foi à déplacer les montagnes, amitié avec le Seigneur, prière, pratique régulière, ascèses, exercices de piété, tout cela est bon et nécessaire bien sûr, mais ce ne sont pas les critères de référence du juge.

Le seul critère retenu : les actes de charité que les élus sont sensés avoir pratiqué à l’égard de leur Roi. Actes pratiques, concrets : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais malade et vous m’avez visité, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli … etc.

Surprise, oh combien grande, des élus ! Leur intention était de servir un homme, une femme, un enfant et personne d’autre. Ils n’avaient pas saisi qu’en servant les autres, ils servaient leur Roi, ils servaient le Seigneur. Cet étonnement est pour nous une leçon : celui qui obéit au commandement de l’amour du prochain n’a pas à calculer la valeur de ses actes. Celle-ci lui sera révélée au jour du jugement. Comme lui sera révélée la profondeur de sa solidarité avec le Roi qu’il a servi en ser-vant les déshérités.

« Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi  que vous l’avez fait. » Le Roi, déjà solidaire des malheureux,  s’identifie ici, sans limite et sans distinction, à tous les « petits » c’est-à-dire tous ceux et celles qui, quel que soit leur âge, sont menacés dans leur humanité sans préciser de quelle pauvreté il s’agit. La palette est large.

Il faut bien comprendre cette identification.  Ce n’est pas un rem-placement : un « petit », un  pauvre comme on dit souvent,  n’est pas Jésus-Christ, tout comme un prêtre n’est pas Jésus-Christ. Un pauvre reste un pauvre  car Dieu n’efface pas et ne corrompt pas ce qu’il touche ; il l’exalte. On sert un pauvre pour lui-même, dans une obéissance sans calcul au précepte de l’amour du prochain. Mais en aimant ainsi le pauvre, on converge vers le Seigneur qui, lui aussi, aime le pauvre. Tous ses actes  toutes ses paroles, jusqu’à sa mort et se résurrection, nous montrent son amour pour les pauvres : malades, pécheurs, blessés de la vie, méprisés, rejetés. Et l’amour que nous portons au pauvre honore pleinement l’amour que Le Seigneur lui porte.

Cette identification est à comprendre plutôt comme une repré-sentation, un accueil, une rencontre, une convergence, une présence. Celui qui a besoin de moi, quel que soit ce besoin, est  un envoyé du Seigneur que le Seigneur confie à mes soins. Et qui accueille l’envoyé du Seigneur accueille aussi le Seigneur.

Je vous disais, au risque de vous scandaliser, que les critères dits religieux, si on en croit cette page d’évangile, n’entreront pas en ligne de compte. Dieu merci. Pour obéir à la Loi de charité que nous a laissée le Seigneur, il n’est pas besoin d’être croyant. Si on est croyant, on sait et c’est tant mieux. Si on est incroyant, on ne sait pas mais tant pis. Croyants et incroyants, tous seront surpris, plus ou moins peut-être, par ce que mettra en lumière le jugement de nos vies.

L’homme politique qui conçoit son mandat comme un service pour tous et pour les plus déshérités en particulier, qui cherche la justice sociale, la paix, le partage équitable des richesses produites satisfait à la loi d’amour.

L’enseignant qui mobilise ses forces pour la réussite intellectuelle et humaine de ses élèves ; un médecin qui n’oublie pas que, derrière le patient, il y a un être humain dans la détresse, un retraité qui se porte volontaire pour une association et donne de son temps, tous ces gens  manifestent un amour réel. Et que dire des parents, heureusement forts  nombreux, qui s’occupent de leurs enfants et assument leurs responsabilités  parfois lourdes, sans jamais se décourager !

Il reste que le chrétien plus que tout autre, doit faire sien cet appel à la charité qu’a lancé le Seigneur dans son évangile. De même que le pain et le vin consacrés de nos messes sont le signe de la présence de Jésus-Christ, de même « l’autre » est le signe de la présence de Jésus-Christ. Et si nous prions, si nous venons à la messe, c’est pour que grandisse dans nos cœurs cet amour, au contact de celui qui est la source de tout amour. Nous nous efforçons d’aimer Dieu pour aimer nos frères. L’un ne va pas sans l’autre et l’un vérifie l’authenticité de l’autre. Il n’y a qu’un seul amour. Et puis, posons la question : louer Dieu, le prier, n’est ce pas là le meilleur service que l’on puisse rendre à nos frères et sœurs ?

– Le Seigneur promet enfin le Royaume en héritage aux bénis du Père, un feu éternel  aux maudits.  Récompense ou châtiment ? St Paul le pense. Mais plutôt sans doute manifestation de ce qui était caché dans le secret de nos vies et que la sentence du Roi met en pleine lumière.

Quand nous choisissons de mettre en actes la loi d’amour que le Seigneur nous a laissé en servant notre prochain, quel qu’il soit  et quel que soit la forme du service : bassement matériel ou humain ou spirituel, nous ne préparons pas notre ciel, le Père l’a fait pour nous ; nous ne sommes pas non plus au ciel, ce serait fuir le lieu de nos combats ; nous sommes sur le chemin qui conduit au Père et ce chemin, c’est Jésus-Christ.

Éclairés par l’Esprit, soutenus par la grâce de Dieu, notre seul souci, combat, but, idéal, dans la vie présente, doit être le service des « petits », des pauvres,  toutes les formes de petitesse et de pauvreté, dans la fidélité et le désintéressement. Le reste appartient à Dieu et sera ce que Dieu voudra. Mais une chose est sûre : la sentence de Dieu sera juste ; elle tiendra compte de nos libres choix. Sans que nous le sachions, notre éternité est déjà commencée et il nous appartient de l’orienter en suivant ou non la loi du Seigneur. Hâtons-nous de prendre le bon chemin ; demain il sera trop tard. C’est aussi un message du Seigneur.

– Le Seigneur promet enfin le Royaume en héritage aux bénis du Père un feu éternel  aux maudits.  Récompense ou châtiment ? St Paul le pense. Quoi qu’il en soit de sa miséricorde, il est de la fidélité du Roi d’inscrire sa sentence et son exécution dans la suite de notre vie. Cela signifie que, dans notre liberté, nous sommes responsables, en partie tout au moins, de notre futur. Quand nous choisissons de traduire dans nos actes la Loi d’amour que le Seigneur nous a laissée, éclairés par son Esprit et soutenus par sa grâce, nous entrons dans le monde de Dieu et ce sera manifeste à la fin des temps : ayant accueilli et fait fructifier le don du Seigneur dans nos vies sur cette terre, le Roi nous déclarera dignes d’accueillir le don éternel du Père pour l’éternité. Quand nous choisissons de ne pas traduire en actes la Loi du Seigneur et préférons la haine ou l’indifférence à l’amour, qu’accueillons-nous aujourd’hui ? Qu’accueillerons-nous demain ?  

Notre vie éternelle commence dés ici-bas sur cette terre et c’est nous qui l’orientons dans le bon ou le mauvais sens. La grâce de Dieu nous assiste mais ne nous oblige pas. À nous de choisir. Mais hâtons-nous vite de prendre le bon chemin, et c’est le Seigneur ; demain il sera trop tard.  C’est aussi un message du Seigneur.

Le Seigneur nous demande de déployer notre âme dans le don de nous-mêmes, à son image. C’est là-dessus que nous serons jugés.