Né le 7 mars 1924 à Tence, il fut ordonné le 1er juillet 1948. Vicaire à Riotord un mois plus tard, il fut ensuite successivement  nommé curé de Lorlanges le 12 décembre 1952, de Saint Victor Malescours le 30 octobre 1959 puis de Raucoules le 14 septembre 1979, où il était retiré depuis 2010.

En résidence à l’EHPAD de Dunières depuis quelques mois, il s’y est éteint en fin de matinée le jeudi 25 juin 2020.

Ses obsèques ont eu lieu le lundi 29 juin en l’église de Raucoules, suivies de l’inhumation au cimetière de Tence.

Mot de présentation par le père Jean Salichon

Il était né à Tence le 7 mars 1924, il avait donc 96 ans bien sonnés, et il était le vice-doyen des prêtres du diocèse. Il avait reçu les prénoms de Jean-Amable-Marie : tout un programme !

Fait exceptionnel à l’époque et même aux époques suivantes : il n’avait pas fait son séminaire au Puy, mais chez les pères Maristes ; il avait en effet un oncle Mariste, autre Jean Rocher, qui plus tard dans les années 50 fera à séjour à Blesles, à l’autre bout du diocèse.

Ordonné prêtre en 1948, il sera d’abord vicaire à Riotord pendant 4 ans, avec comme curé le Père Jean Lardon, d’illustres mémoire.
En 1952 il est nommé curé de Lorlanges, Leotoing et Saint-Géron, dans le brivadois.
En 1959 il revient dans l’Yssingelais en tant que curé de St Victor- Malescours, puis en 1979 il est nommé à Raucoules ; ce sera son quatrième et dernier poste actif : il l’occupera pendant 31 ans.

A l’âge de 86 ans, après avoir connu quelques ennuis de santé, il se retire du ministère. Il prend sa retraite d’abord sur place, à la cure de Raucoules, puis en 2018 à la maison de retraite de Dunieres. C’est là qu’il s’est éteint, jeudi 25 juin.
Au début, la mise à la retraite lui avait été un peu pénible psychologiquement, mais ensuite il s’était fait une raison.

Le Père Rocher était doté d’une bonne mémoire. Il connaissait bien les familles de Raucoules pour ne parler que de Raucoules ; il connaissait la profession de chacun, les liens de parenté,etc… Evidemment il savait aussi beaucoup de choses sur la petite histoire du diocèse. On se souviendra longtemps de son intonation de voix bien particulière. Dans un autre ordre d’idée, il avait une grande dévotion à Saint Jean-François Régis.

Il sera inhumé auprès des siens au cimetière de Tence.
Dans un cours espace-temps, la paroisse de Tence a perdu deux de ses compatriotes prêtres : le plus jeune Jean-Jacquet et l’aîné Jean Rocher.

Homélie par le Père Louis Massardier

2 Timothée 2, 8-15 – Jean 21, 15-19.

Les deux lectures que nous venons d’entendre s’accordent bien, je trouve, avec le destin et la vocation du Père Jean ROCHER.

• Dans la première lecture, en quelques lignes qui sonnent comme un testament du vieil apôtre emprisonné, Paul nous ramène à l’essentiel. C’est un appel à faire mémoire du Christ : « Souviens-toi de Jésus-Christ, le descendant de David. Il est ressuscité d’entre les morts. Voilà mon évangile ». Cet appel à faire mémoire du Christ est si important pour un chrétien que l’Église nous invite à l’exprimer à chaque eucharistie par l’acclamation qui suit la consécration : « Nous proclamons ta mort, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ».

Sachant tout ce qu’il a souffert pour le Christ, au long de sa vie, et constatant que, jamais, il n’a été abandonné, Paul peut donc affirmer : « Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons… Si nous tenons ferme avec lui, avec lui nous régnerons… »

Jean, durant son long ministère (plus de 70 ans de sacerdoce), a pu vérifier la justesse de ces paroles. Dans les joies et les aléas de sa vie de prêtre, de Riotord à Raucoules, en passant par Lorlanges et Saint-Victor-Malescours, il a gardé la foi et l’espérance, et il a essayé de les communiquer autour de lui.

• Dans l’évangile, nous avons entendu le dialogue étonnant entre Pierre et Jésus. Au-delà de ce dialogue, cet évangile nous éclaire sur le sens de notre vie chrétienne et sur notre relation avec Dieu. Je rappelle les circonstances : après sa résurrection, Jésus s’est manifesté à quelques-uns de ses apôtres au bord du lac, puis il prend à part son apôtre Pierre. Il va lui confier une mission : « Sois le berger de mes brebis ». Tâche importante, mais aussi difficile. Alors que Jésus aurait pu interroger Pierre sur ce qu’il leur a enseigné ou encore sur ses projets, Jésus pose une seule question : « M’aimes-tu ? » C’est donc la relation aimante avec lui qui est le critère essentiel du choix de Jésus.

Et que répond Pierre ? Alors qu’il a renié Jésus trois fois quelques jours avant dans la cour du grand prêtre, il n’a à présent qu’une réponse, humble mais sincère : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime ». Il me semble que chacun de nous, que nous soyons prêtres ou simples fidèles, ne peut que reprendre humblement la réponse de Pierre tant nous avons conscience de la faiblesse de notre amour pour Dieu.

Il y a une autre parole de Jésus, celle qui termine ce passage de l’évangile : « Suis-moi ! ». C’est une parole que nous retrouvons souvent à travers les évangiles. Elle est à l’origine de toutes les vocations…

Cet appel, notre ami Jean l’a entendu, et cet appel à suivre Jésus a déterminé toute sa vie.

A l’occasion des funérailles de Jean, nous pouvons nous aussi entendre cet appel comme adressé à nous. Certes, nous n’avons pas la même mission que Pierre, mais à chacun et à chacune est confiée une mission, grande ou petite, avec la double condition : aimer et suivre Jésus.

AMEN.