Né le 15 août 1943 en la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, P. Marie-Bernard Callies est entré chez les Frères de Saint-Jean à Fribourg en juin 1979 et a été ordonné prêtre le 12 juin 1981. Sa première assignation a été Cotignac dans le diocèse de Toulon. Il a participé à la fondation de La Chaise-Dieu à deux reprises entre 1984 et 1992.

Il est passé par divers autres prieurés : Murat dans le Cantal, Mamers dans la Sarthe, Cognac en Charente, Saint-Jérôme au Québec et Souvigny dans l’Allier auquel il était très attaché. Il est revenu à La Chaise-Dieu en 2014 où il se donnait pleinement pour annoncer l’Évangile à partir des trésors de ce haut lieu spirituel : la Danse macabre du XVè et la tenture du XVIè parmi tant d’autres richesses. C’est au cœur de son zèle apostolique que le Seigneur l’a repris auprès de Lui.

Décédé le 11 avril 2022, la messe de funérailles a été célébrée le 18 avril en l’abbatiale Saint-Robert de La Chaise-Dieu. L’inhumation a eu lieu le 19 avril au cimetière de Notre-Dame de Rimont en Bourgogne.

Prions le Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie, de l’accueillir dans son repos éternel.

Présentation par frère Raphaël

Nous sommes venus nombreux auprès de notre frère Marie-Bernard : frères, sœurs, neveux et nièces, frères et sœurs de Saint-Jean, paroissiens de La Chaise-Dieu, amis, personnes qui ont bénéficiées de son ministère sacerdotal à travers son accompagnement spirituel, à travers les sacrements du baptême, de la réconciliation, de l’Eucharistie qu’il dispensait avec zèle.

Nous célébrons la messe de funérailles de notre frère dans l’abbatiale saint Robert, et cela a du sens. Il se situe dans le long sillage des moines qui ont vécu et prié dans ce haut lieu spirituel à la suite de saint Robert de Turlande, fondateur de La Chaise-Dieu. Il aimait ce lieu où il passait chaque jour et même plusieurs fois par jour. Il aimait ce lieu habité par la prière des moines bénédictins. Il faisait visiter avec passion cette abbatiale riche d’histoire, d’art, de spiritualité et de foi. Il n’a cessé de travailler sur la danse macabre et sur les tapisseries afin d’en transmettre aux pèlerins et aux visiteurs toute la richesse biblique. Il a prié dans cette abbatiale, il y a célébré la messe. Cet édifice élève le regard vers le Père. Ainsi, notre frère, nous l’espérons, s’est élevé vers le Père de manière à la fois attendue et inattendue, en tout cas, bien plus rapidement que nous l’imaginions, et dans la fidélité à sa mission apostolique qu’il accomplissait avec ardeur en vue du salut des âmes. Il entre pour la dernière fois dans ce sanctuaire, image du sanctuaire éternel où le Seigneur veut l’accueillir auprès de Lui avec la Vierge Marie à laquelle notre frère était si attaché.

Nous sommes ici, afin de rendre grâce avec la Vierge Marie pour ce qu’est frère Marie-Bernard aux yeux de Dieu, pour ce qu’il est pour nous, pour tout ce que nous avons reçu de Dieu à travers Lui. Nous rendons grâce en célébrant l’Eucharistie pour lui. Jésus a donné sa vie sur la Croix pour que notre frère Marie-Bernard entre dans la vraie vie, dans la joie, la paix et la lumière éternelle. En cette Eucharistie, nous présentons l’offrande de Jésus au Père, pour notre frère. Que notre prière qui monte vers le Père en Jésus par l’Esprit Saint fortifie aussi notre foi et notre espérance en la résurrection pour la Vie éternelle.

Homélie de P. Marie-Thomas

Le départ de frère Marie-Bernard nous a surpris ! Mais en ce lundi de Pâques, alors que nous sommes dans la joie profonde de la Résurrection, nos pensées et nos cœurs s’élèvent vers le Seigneur en écoutant ces paroles de l’Apocalypse : “Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux… Il essuiera toute larmes de leurs yeux”.

Il nous rassemble nombreux, aujourd’hui, (famille, amis récents ou de longue date, paroissiens actuels et anciens, frères et sœurs de la famille Saint-Jean) dans ce haut-lieu qui lui était si cher. Nous savons combien il s’est investi dans les tapisseries de La Chaise-Dieu, qu’il a largement commentées, expliquées à  ses frères et aux nombreux pèlerins et visiteurs.

Nos chemins se sont croisés il y a longtemps : nous avons suivi ensemble une session d’été à l’eau vive à Briançon en septembre 1973 et il était déjà à Fribourg depuis une année. Il y a suivi ses études de philosophie et de théologie avec sérieux, obtenant ses licences dans les deux disciplines. Très proche du père de Monteynard, il participait à telle ou telle activité, de telle sorte qu’il ne rejoindra la nouvelle communauté Saint-Jean qu’en 1979. Il sera ordonné prêtre dès 1981.

Sa vie d’apôtre s’est ensuite déroulé dans différends prieurés, Cotignac (il participera à la fondation de ce premier prieuré de la congrégation) et deviendra curé de Carcés, tout en étant proche des sœurs de Bethléem au Thoronet) puis participera à la fondation du prieuré de la Chaise-Dieu en 1985 et à celle de Murat en 1986, puis encore Mamers (nous avons été ensemble quelques années), Souvigny, la Canada, pour revenir à La Chaise-Dieu en 2014.

Frère Marie-Bernard a accompli ce long parcours avec fidélité, notamment dans les dernières années où sa santé était devenue fragile, mais il a continué avec détermination. Les derniers temps, malgré une fatigue sérieuse, il a continué de participer à la vie conventuelle de prière et aussi à  la vie apostolique : messes, accueil de groupes, célébrant même encore une messe des rameaux, il y a 8 jours, dans une des paroisses. Il y a là un témoignage qui nous édifie, dans cette fidélité à  la vie religieuse qu’il avait choisie, appelé par Dieu.

Je voudrai noter quelques points :

1. Sa recherche de Dieu : elle l’a habitée toute sa vie, à travers le travail intellectuel, philosophie ou théologique, car il avait à cœur d’approfondir sa foi pour la transmettre. Sa passion de l’art a été un tremplin très fort pour en témoigner, notamment dans l’explication des tapisseries et de la danse macabre. J’ai eu la chance aussi de faire plusieurs séjours avec lui à Sénanque, invités par le père Henri Brincard, nous y faisions visiter l’abbaye, l’été.

2. Sa ferveur. L’image qui a été choisie, sur le livret de messe l’exprime bien. Je n’ai jamais constaté chez lui de négligence par rapport à la célébration de l’eucharistie, qu’il tenait à célébrer de son mieux. Il aimait visiter le Seigneur, gratuitement, à l’oratoire, montrant par là ce lien intime qu’il avait avec Celui qui était au cœur de sa vie.

La page de l’évangile que nous venons d’entendre exprime bien des aspects de sa vie : son lien avec la Vierge Marie (il est né le 15 août) et on peut dire qu’il a pris Marie chez lui, son lien avec le Christ qu’il a vécu à travers une vie de prière, l’oraison, l’adoration ; c’était pour lui cette expérience spirituelle du cœur blessé de l’Agneau, dont il savait dans la foi que le sang et l’eau qui en jaillirent ne cessaient de couler sur l’église et dans nos âmes, dans les sacrements que comme prêtre il a eu à cœur de vivre et de donner.

3. Son combat spirituel. Dans les épreuves qu’il a pu connaître, épreuves de santé, épreuves diverses, dans les diverses assignations, dans les secousses qui ont pu touché sa congrégation, il a puisé sa force dans le Christ, dans la prière, en acceptant l’éponge remplie de vinaigre et en faisant siennes les paroles de Jésus « Tout est accompli » Voilà qu’il s’en est allé justement ce lundi saint, comme pour dire qu’il acceptait de suivre le Christ dans sa passion et qu’il était prêt à vivre et prononcer les dernière paroles du Seigneur “En tes mains je remets mon esprit“, à remettre sa vie. Une semaine après, c’est en ce lundi de Pâques que nous célébrons ses obsèques, son entrée au ciel, si le Seigneur le veut, dans son infinie miséricorde, en faisant nôtres ces paroles de l’Apocalypse “La mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur“, en ce lieu où le Seigneur fait toutes choses nouvelles, où il désaltère pleinement ceux qui l’ont cherché, gratuitement et pour l’éternité.

Une semaine après, c’est en ce lundi de Pâques que nous célébrons ses obsèques, son entrée au ciel, si le Seigneur le veut, dans son infinie miséricorde, en faisant nôtres ces paroles de l’Apocalypse “La mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur“, en ce lieu où le Seigneur fait toutes choses nouvelles, où il désaltère pleinement ceux qui l’ont cherché, gratuitement et pour l’éternité.

AMEN