“Au bout du chemin, on me dira : as-tu vécu ? As-tu aimé ? Et moi, sans rien dire j’ouvrirai mon CŒUR rempli de noms”.
Carte humoristique laissée par le Père Pierre Frappa avec des indications pour la célébration de ses funérailles.
Le Père Pierre Frappa, missionnaire du Sacré-Coeur, était originaire de Haute-Loire.
Ce 5 juillet 2019, premier vendredi du mois, Pierre Frappa nous a quittés, aux premières heures du jour, pour aller rejoindre la Maison du Père. Depuis quelques jours déjà, on sentait qu’il baissait et que sa fin pouvait être proche.
Pierre est né le 29 août 1925 à Saint-Just-Malmont (Haute-Loire). Fils de Marius Frappa et de Joséphine Brunon. Il sera baptisé le 13 septembre 1925 à Saint-Just-Malmont. Il recevra la confirmation le 22 avril 1937 à Issoudun où il est entré à la Petite Œuvre (petit séminaire des Missionnaires du Sacré-Cœur) en 1936. D’octobre 1944 à novembre 1945, il est à Marseille, La Bétheline, pour vivre le temps du noviciat. Il prononcera ses premiers vœux le 13 novembre 1945. Le voici de nouveau à Issoudun 1945/1946 où il commencera la philosophie qu’il terminera à Strasbourg (1946-1947). Il vivra le scolasticat de théologie à Fribourg (Suisse) de 1947-1951. Il s’engagera définitivement chez les Missionnaires du Sacré-Cœur le 3 mars 1949. Il recevra le diaconat le 13 mars 1951 et le sacerdoce le 22 juillet 1951.
Comme cela se faisait à l’époque, il fera ses premières armes (lui qui a été dispensé du service national !) comme professeur de 7è, 6è et professeur de chant à la Petite Œuvre de Trévoux dans l’Ain. En 1960, il est professeur de 5è et de musique.
Septembre 1961, commence pour lui sa “carrière missionnaire” à Saint-Denys de La Chapelle comme vicaire 1961-1971 : 1965 il devient économe, 1968 premier vicaire. A sa surprise et à celle de plusieurs, en septembre 1971, il devient maître des novices (de Gérard Blattmann et Michel Boulanger). En septembre 1979, le voici nommé curé de Denys de La Chapelle. Septembre 1985, il quitte cette mission paroissiale qui l’aura largement marquée pour aller à Orléans s’investir dans le monde de la santé. Il sera aumônier du Centre Hospitalier d’Orléans pour une mi-temps et l’autre mi-temps, il est attaché à la paroisse Saint-Marceau, puis à la maison de retraite de La Chapelle Saint-Mesmin et à la paroisse.
Le 15 septembre 2000, il rejoint Issoudun pour un ministère de disponibilité. “S’il me faut quitter Orléans, j’accepte cette nomination à Issoudun, avec cette réserve, précisée ensemble, qu’il s’agit d’un –ministère de disponibilité–, ponctuel, sans responsabilité immédiate, eu égard, en effet, à mes limites liées à l’âge et aux infirmités naissantes”. Cette lucidité, sur sa personne, sera de courte durée, si l’on peut dire, car Pierre va, comme à son habitude, s’investir corps et âme dans la mission… à l’hôpital d’Issoudun, chez les Petites Sœurs de l’Assomption et dans le ministère qu’il a toujours préféré : les baptêmes. C’était pour lui l’occasion de créer des liens, des contacts pour cheminer avec les personnes qui lui étaient confiées. Avant même que le Pape François l’évoque, Pierre était un pasteur qui avait épousé “l’odeur des brebis”. Il savait conquérir les cœurs (les âmes disait-on autrefois) par sa compassion, son écoute et l’accueil de la vie faite de joies et de peines, de surprises et d’échecs. En bon Missionnaire du Sacré-Cœur, il savait révéler à son interlocuteur qu’il était aimé de Dieu.
A l’occasion de la fermeture de la communauté de la paroisse à Issoudun (septembre 2009), il ira à la basilique qu’il découvre comme un lieu pastoral à part entière ! Lorsque va se mettre en place la nouvelle communauté internationale à la basilique, il devra envisager d’aller à l’EHPAD des Petites Sœurs de l’Assomption (29 décembre 2015). Puis ce sera son entrée à l’EHPAD “Le Hameau des Accates” à Marseille (21 septembre 2016). Passionné de Mozart, il devra se résoudre à ne plus entendre ce maître en raison de sa surdité croissante : un grand sacrifice pour lui.
Ce pasteur dans l’âme n’a jamais oublié ses racines, sa famille qui comptait beaucoup pour lui ainsi que les amis qu’il avait acquis au long de son ministère et avec qui il gardait des liens forts. Qu’il soit remercié pour sa passion de l’Évangile et qu’il devienne : pour sa famille, ses amis et ses frères MSC, un intercesseur auprès du Père des cieux.
Pierre était fidèle en amitié et dans la réponse qu’il a donnée à sa vocation. À Dieu Pierre ! Ses funérailles seront célébrées à Marseille, au Hameau des Accates, le 10 juillet 2019 à 15h 30. Il reposera au cimetière de Château Gombert, non loin de la Bétheline où il est devenu Missionnaire du Sacré-Cœur. Qu’il repose en paix. Ne l’oublions pas dans nos prières.
P. Daniel Auguié, MSC