Seigneur, tu as donné à ton prêtre saint Noël Chabanel le courage de supporter pour toi le martyre ; accorde-nous, à son exemple, la force de porter chaque jour notre croix en te restant fidèles jusqu’à la mort.
(Propre des fêtes du diocèse du Puy)
Sa vie
Il est né le 2 février 1613 à Saugues, où son père est notaire.
A 17 ans, il entre à Toulouse chez les jésuites. Il y fait des études très poussées, participe à la lutte contre la peste et devient enseignant. C’est un jeune homme brillant.
A 31 ans, il obtient de partir au Canada ; il l’avait beaucoup désiré pour annoncer l’Evangile à ceux qui ne le connaissent pas. Mais, là-bas, la vie et le travail des missionnaires sont beaucoup plus difficiles qu’il ne l’imaginait. Les indiens sont dispersés sur d’immenses territoires ; ils vivent en petits groupes qui parlent des langues différentes ; ils se déplacent beaucoup pour chercher leur nourriture et se font volontiers la guerre.
Les Européens découvrent un territoire qu’ils ne connaissent pas ; ils ont amené avec eux de nouvelles techniques mais aussi des maladies ; Anglais et Français défendent d’abord leurs intérêts et se font la guerre entre eux.
Noël Chabanel passe de nombreux mois à apprendre les langues et à soigner malades et blessés ; il essaie de rejoindre des groupes nomades et se rend compte que leurs coutumes sont très différentes de ses habitudes. Les indiens les plus courageux méprisent les missionnaires qui ne se battent pas ; ces guerriers pensent que l’Evangile porte malheur. Des missionnaires plus anciens que Noël sont faits prisonniers, torturés et tués.
Chabanel, autrefois si brillant, se décourage. Est-il fait pour cette vie ? Sert-il vraiment la mission ? Ne serait-il pas plus utile en Europe ? Après un temps de réflexion et de prière, il se reprend ; le 20 juin 1647, à 34 ans, il écrit : « je fais vœux de perpétuelle stabilité » ; il a décidé de ne jamais repartir. Il passe les mois qui suivent avec les Hurons, alliés aux Français dans la guerre. Mais, en décembre 1649, les Iroquois attaquent en force. Noël réussit à se cacher avec Honareenhax, un Huron baptisé. Pour se mettre en lieu sûr, ils doivent traverser une rivière. Persuadé que ce geste va lui porter chance, Honareenhax frappe Chabanel et le jette à l’eau ; le prêtre avait 36 ans ; on ne retrouvera jamais son corps.
Sept ans après sa mort naissait Kateri Tekawitha qui sera la première indienne canonisée. Noël Chabanel fait ainsi partie de la petite dizaine de jésuites français qui ont donné leur vie pour l’évangélisation des indiens et du Canada.
Il a été canonisé par le pape Pie XI le 29 juin 1930 aux côtés de sept autres martyrs canadiens. Plusieurs paroisses portent son nom au Canada.