Nous retrouvons Araules dans le monde gallo-romain « ARA DULOE », culte de l’Autel. C’était en effet le lieu où les voyageurs du Bas-Vivarais offraient les victimes aux dieux romains en se rendant au Puy.
Au XIIème siècle ce prieuré passe à la célèbre Abbaye de la Chaise-Dieu. La vie religieuse se confond pendant tout le moyen-âge, avec celle de l’Abbaye des Cisterciennes de Bellecombe à quelques kilomètres d’Araules, dans la commune d’Yssingeaux.
Cette abbaye avait été fondée en 1148 dans le but de donner asile aux pèlerins se rendant au Puy. Pendant un temps, l’Abbaye prospère. Elle obtient le droit de haute et basse justice. Louis XV souscrit un don important pour sa restauration, puis elle est détruite pendant la Révolution de 1793.
L’église d’Araules a été édifiée de 1870 à 1873 sur l’emplacement du prieuré. Elle est toute entière consacrée à Notre-Dame. Sur les chapiteaux on découvre les symboles des litanies de la Vierge. Les vitraux retracent la vie de Marie depuis l’Annonciation jusqu’à la mort de Jésus. Ceux du chœur représentent Notre-Dame de Lourdes et Notre-dame de La Salette.
Le tableau miraculeux…
Ce tableau représente Notre-Dame du Vœu de Louis XIII, dite Notre-Dame de France. C’est un souvenir de la consécration du Royaume de France en 1638, en remerciement de la naissance tardive du dauphin, futur roi Louis XIV.
L’image est une gravure sur papier ordinaire. Un riche encadrement de cuivre repoussé massif l’entoure. Tout autour se trouvent de nombreux motifs d’ornementation.
En haut du tableau, Dieu le Père, tenant d’une main le globe terrestre surmonté de la Croix, de l’autre bénissant ; au dessous, un ange aux ailes déployées.
Au centre, la Vierge en ornement d’abbesse mitrée avec la croix pectorale et revêtue de la chape (ce qui laisse supposer que cette image proviendrait d’un don de l’abbaye de Bellecombe toute proche) ; autour du visage de la Vierge une gloire et des anges applaudissant.
Les pieds de la Vierge reposent sur un épais nuage lui servant de trône et supporté par des anges qui se donnent la main.
Au-dessous de la Vierge, le Dauphin est représenté, le sceptre en main.
Le tableau miraculeux aurait été donné par la dernière abbesse de Bellecombe qui reçut l’hospitalité à la Révolution dans la famille Vey d’Araules : il aurait été remis à l’église par cette même famille.
La paroisse passe alors sous le vocable de Notre-Dame.
La légende raconte…
Un beau jour, l’image aurait été vue, déposée aux pieds d’une modeste croix plantée au bord du chemin conduisant au hameau de Salce, puis aurait disparu, emporté par une puissance invisible et mystérieuse à Saint-Jeures, à Raffy ou ailleurs, puis d’elle même et de façon merveilleuse elle serait revenue occuper sa première place aux pieds de la croix (la croix actuelle aurait été érigée postérieurement, en souvenir de ce fait).
Averti, le clergé serait venu en hâte chercher, en procession, la miraculeuse image et lui donner, dans l’église, une place d’honneur. De nombreuses béquilles, disparues lors de sa démolition, étaient accrochées aux murs du sanctuaire et témoignaient des faveurs obtenues de Notre-Dame d’Araules.
A l’occasion d’une violente épidémie de peste, dont elle fut épargnée, la paroisse de Montusclat avait fait le vœu de se rendre processionnellement à Araules chaque année, pour honorer Notre-Dame si le fléau cessait. Elle fut fidèle à l’accomplissement de sa promesse, malgré les difficultés de chemin et de la distance (15 kms) qui séparait les deux localités.
Cette antique image était vénérée jadis, mais encore aujourd’hui, sous le nom de Notre-Dame d’Araules, Notre-Dame de Tout-Pouvoir.
Le pèlerinage du 15 août à Notre-Dame d’Araules, Notre-Dame de Tout-Pouvoir…
Chaque année, le 15 août en fin de matinée, le prêtre et les fidèles parcourent en procession les rues du village en portant le tableau de Notre-Dame, égrenant le chapelet, puis entonnant des chants à la gloire de la Vierge Marie.
Devant la croix, sur la place du village, chaque pèlerin, dans un profond respect honore par un baiser l’image de la très sainte Vierge Marie qui intercède pour nous auprès de son Fils Jésus.
Germaine Peyrache
Avril 2005