Aubissoux (aux buissons ?), petit hameau tranquille, à trois kilomètres Craponne, possède une petite chapelle, surmontée d’un clocheton pointu, l’on vénère depuis bien longtemps Notre-Dame d’Aubissoux.
Le lieu d’implantation de cette chapelle sur une butte, près d’une fontaine tarie, peut laisser penser qu’on se trouve en face d’un lieu de culte antique, supplanté, dans une très haute antiquité, par le culte de la Mère de Dieu. Il faut être assez prudent, en ce domaine, faute de documents solides.
Cette chapelle abrite une statue de la Vierge Noire, qui n’est pas sans ressemblance avec la Vierge Noire d’Orcival, cette Vierge qui attira le plus grand pèlerinage d’Auvergne. Cette parenté est confirmée encore par le fait que les Litanies à Notre-Dame d’Aubissoux sont les mêmes que celles d’Orcival. « Vierge libératrice des pécheurs… des malades.., des captifs… de ceux qui font naufrage… Priez pour nous. » Ce dernier titre paraît assez singulier dans des endroits aussi continentaux
Ici, comme ailleurs, des légendes un peu passe-partout ont tenté de pallier aux déficiences de l’histoire, en en faisant une Vierge trouvée par un attelage qui ne voulait plus avancer devant une touffe de genêts ou de buissons. Cette Vierge refusant obstinément de quitter ces lieux, on finit par lui élever là un petit oratoire, lui-même transformé en chapelle au XVe siècle à la suite d’un nouveau et éclatant miracle.
Quoi qu’il en soit de ses origines, cette statue de la Vierge a motivé, des siècles durant, la dévotion des fidèles des régions environnantes. Aux deux fêtes de l’Assomption et de la Nativité de Marie, de longs cortèges de pèlerins s’y rendaient en procession depuis Craponne, en priant et en chantant leur foi.
Aujourd’hui encore, la tradition se maintient. Les foules sont certainement moins nombreuses ; mais la foi est la même, Il faudrait peu de choses sans doute, pour que ce pèlerinage retrouve sa splendeur d’autrefois.