Chaque année, durant le mois de mai, et plus particulièrement le jeudi de l’Ascension, les Brivadois ont la coutume de se rendre en pèlerinage au hameau d’Entremont, “locus inter montes”, appellation justifiée par la situation géographique de ce village resserré entre les monts, sur les rives du ruisseau de Courgoux.

Cette localité est très ancienne : on la trouve mentionnée dans une charte datée de l’an 834 ; les premiers seigneurs étaient de noblesse militaire. Compris dans la paroisse de Saint-Laurent, puis dans celle de Saint-Jean de Brioude, le village dépendait du couvent de Lavaudieu, depuis la donation faite à ce monastère par Robert II, comte d’Auvergne, et son frère Guillaume.

Dans cette “métairie”, les chanoinesses de Lavaudieu possédaient une chapelle dédiée à la Vierge : la prieure nommait le chapelain. Ce modeste sanctuaire existe encore. Il renferme une statue de la Madone du XIIè siècle, dans le style classique des Vierges d’Auvergne. Elle est en bois peint recouvert par endroits de plâtre colorié ; la Vierge est assise et tient l’Enfant Jésus sur ses genoux, la tête est recouverte d’un voile bordé de rouge.

Outre cette intéressante statue, très vénérée, la chapelle d’Entremont renferme également une autre statue de Vierge du XIVè siècle, une Sainte-Anne en costume de Dame du XVIIè siècle et un Saint-Jean, remarquable parce qu’il est l’œuvre de Mathieu Bonfils, beau-frère de Vanneau ; il porte la date de 1713 et la signature de l’artiste, chose rare, car celui-ci ne signait pas habituellement ses œuvres.

Pendant la révolution, la statue miraculeuse fut cachée par les soins de la famille Bertrand et rendue ensuite à la chapelle.

Quoique cachée et peu connue, la petite église d’Entremont mérite de retenir l’attention des touristes et des pèlerins. Elle a été restaurée en 1995.