C’est un service d’Église Catholique qui veut témoigner de l’Évangile et de la charité du Christ auprès des personnes itinérantes.
Un texte de référence
Le 3 mai 2004, le Conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants a publié l’instruction intitulée « La Charité du Christ envers les Migrants » (Erga Migrantes Caritas Christi). On peut lire, en présentation de ces quarante pages :
« Les migrations modernes constituent le plus vaste mouvement humain de tous les temps. Durant ces dernières décennies, ce phénomène qui touche 200 millions de personnes, s’est transformé en une réalité structurelle de la société contemporaine et constitue un problème toujours plus complexe, du point de vue social, culturel, politique, religieux, économique et pastoral… L’Instruction « Erga Migrantes Caritas Christ », veut mettre à jour la Pastorale des Migrants, elle veut être une réponse ecclésiale aux nouveaux besoins pastoraux des migrants, pour les conduire, à leur tour, à transformer l’expérience migratoire en une occasion non seulement de développement de leur vie chrétienne, mais aussi de nouvelle évangélisation et de mission… »
Les cinq orientations actuelles de la Pastorale des Migrants en France
Ce qui guide actuellement la mise en œuvre concrète de cette pastorale, ce sont les cinq orientations définies lors de la 5ème session nationale du Service National de la Pastorale des Migrants, qui s’est tenue à Nantes en 2006. La Commission nationale dans un document intitulé « La Pastorale des Migrants : une mission d’Église », entend ainsi :
- Réaffirmer la nature pastorale de l’action de la Pastorale des Migrants : La pastorale des Migrants se veut participation à la mission même du Christ unique Pasteur ; c’est le Christ qui donne forme à son Église, aujourd’hui. Cette mission demande de développer plusieurs dimensions de cette action : accueillir, écouter, vivre ensemble, rendre compte, témoigner.
- Regarder de manière particulière la vie et la réalité des jeunes : non pas créer un mouvement de jeunes issus de l’immigration, mais favoriser des lieux de parole où ils puissent partager leur vécu, leur personnalité ; ils pourront ainsi devenir acteurs et prendre leur place dans la société et dans l’Église.
- Rechercher la communion en Église en vivant de nos diversités, par la reconnaissance de l’autre, de son humanité, de son altérité…pour permettre à chacun de se sentir membre à part entière de l’Église, dans la société multiculturelle qui est la nôtre.
- Porter le souci de la formation et de l’accompagnement des acteurs pastoraux, chrétiens de la migration ou pas. Diversifier et inventer des responsabilités, reconnaître des compétences acquises et faire confiance.
- Informer en tenant compte des défis posés par les migrations à l’opinion publique. Une information en vérité qui demande vigilance, rencontres, dialogue et compétences acquises.
La lettre de mission
Elle est remise par la Conférence des Évêques de France au Service National de la Pastorale des Migrants et lui demande entre autre :
- de servir la catholicité de l’Église : c’est-à-dire encourager les Églises et communautés locales à accueillir les chrétiens et communautés chrétiennes d’origine étrangère en leur donnant toute leur place, avec leur culture particulière, pour s’intégrer et participer à la mission de l’Église ici.
- de travailler à l’évangélisation, depuis le témoignage de vie jusqu’au témoignage de foi, dans l’écoute réciproque et le dialogue.
L’équipe diocésaine
Elle est constituée de 7 personnes. Elle se réunit 3 ou 4 fois dans l’année, et en fonction aussi de l’actualité. Elle s’efforce de mieux connaître la réalité du monde des migrants chez nous, ce qu’ils vivent. Elle interpelle les chrétiens et l’opinion publique lorsque des dispositions politiques ou des conditions d’accueil ne lui paraissent pas respectueuses des personnes, ainsi actuellement :
- elle informe sur la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié (JMMR).
- elle rappelle que les personnes sans papiers ne sont pas des personnes sans droit : vivre en famille, accéder aux soins, scolariser ses enfants sont des droits fondamentaux qui doivent être respectés
- elle dénonce l’enfermement, dans les centres de rétention administrative, et la prolongation de cet enfermement jusqu’à 18 mois, selon la directive européenne dite “du retour” (été 2008), des immigrés en attente d’être renvoyés, le seul mal qu’ils ont commis étant d’être venus chez nous
- elle participe et appelle les chrétiens qui le veulent à participer au “cercle de silence” qui se tient au Puy (comme en de nombreuses villes de France) chaque dernier samedi du mois pour attirer l’attention de l’opinion publique sur la situation faite aux gens dans les centres de rétention et promouvoir des solutions alternatives – elle attire l’attention sur les conditions de plus en plus difficiles pour les demandeurs d’asile d’obtenir le statut de réfugié
- des bénévoles visitent les demandeurs d’asile dans les CADA et les aident pour monter leurs dossiers de demande d’asile
- elle travaille en partenariat avec d’autres mouvements ou services d’Église (CCFD, Secours Catholique, et au sein du Conseil diocésain de la Solidarité…) et avec d’autres associations de la société civile qui porte le souci des migrants.